Guatemala (partie 4) -D’Antigua à Guatemala city … du 28 mai au 26 juin 2022
Objectif : Priorité, le Bac français !!
Nombre de jours : 29
Nombre de kilomètres : 112 km, et de nombreuses heures en taxi dans les embouteillages de la capitale…
Dimanche 29 – Notre dernière journée à Antigua. Du coup dernière visite de la ville (maintenant que nos cuisses se sont remises un peu de l’ascension de l’Acaténango).On a arrêté de demander aux enfants de venir avec nous, parfois on a juste envie d’être tranquille…
La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Apprenons-en un peu plus sur l’histoire de ce petit pays archi corrompu mais magnifique. L’indépendance du Guatemala et la naissance de la République d’Amérique Centrale. La société coloniale était très hiérarchisée (tout comme au Mexique) au XVIIIe/XIXe. Les espagnols, nés en Europe, détenaient le réel pouvoir. Les Criollos, espagnols nés au Guatemala méprisaient les ladinos (métis espagnol-maya) qui a leur tour exploitaient les Indios (les mayas) qui occupaient le bas de l’échelle. Cette hiérarchie fut remise en cause quand une partie de la population aspira à l’indépendance. Les criollos se révoltèrent avec succès en 1821 devant le refus de la classe dirigeante de leur accorder une progression sociale. Le Guatemala présida alors à la formation des provinces unies d’Amérique centrale, en 1823, avec le Salvador, le Nicaragua, le Honduras et le Costa Rica. Un an plus tard, cette union prit le nom de République Fédérale d’Amérique centrale et perdurera jusqu’en 1840. Ce fut une période bénit pour les criollos, mais aggrava considérablement le sort des Indios Mayas. En effet, la fin de la suprématie espagnole signifiait également la fin des rares mesures de protection qu’on leur accordait. S’ils étaient légalement libres, les mayas étaient en réalité asservis aux grands propriétaires terriens. Intéressant, non ??
Lundi 30 – Dès la fin de l’école, départ pour le lycée Jules Verne. Camille a cours demain matin de 7h30 à 8h30. 1H30 de route qui se passe bien (on connaît la route maintenant!). On arrive tranquillement dans l’impasse devant le lycée qui va nous accueillir pendant quelques jours (voire semaine).
En début d’après midi le consul qui avait rdv au lycée vient nous saluer. Il faut dire qu’on a eu plusieurs échanges mails et whatsapp pour une éventuelle vaccination de Noé.. Comme les règles ont changé entre temps (le Guatemala, début mars, a élargi l’entrée sur son territoire même aux non vaccinés, mais avec un test antigénique), nous n’en avions plus vraiment besoin. Le consul est là pour mettre en place la deuxième dose de vaccination pour les élèves. Du coup, ni une ni deux on demande si Noé peut bénéficier d’une dose. Et voilà, première dose pour Noé vendredi prochain (on tentera même de voir si une deuxième dose est possible, s’il leur en reste).
Du Mercredi 1er au 16 juin – Pas grand-chose cette semaine, on reste dans l’allée entre le lycée et un champs de chayottes, où tous les autocars qui ramè,et les élèves chez eux se garent dans la matinée (ici les cours c’est 7h30/12h30 pour les primaires. On a bossé comme des fous pendant une semaine… on a tous révisé l’oral du bac français (bon sauf Noé). L’oral est le 7 juin à 16h… On était stressés !! Camille tombe sur le seul texte (sur 16 textes quand même!) sur lequel elle ne voulait pas tomber. Mais l’oral se déroule bien et elle rentre au camping car relativement contente et aussi très soulagée que ce soit passé !
Mardi 14, confiants sur la météo nous voila partis. On prend conscience que tous les musées et jardins sont fermés (nous en connaissons toujours pas la cause). Alors on déambule en se dirigeant vers l’hyper centre quand la pluie (on parle de pluie tropicale..) arrive sans crier gare. On se réfugie sous un pont qui transforme les rigoles d’eau sur le pont en chutes du Niagara, alors on commande une voiture et on file se réfugier au dans l’enceinte du marché.
Quand la pluie se calme en début d’après midi, on va voir le zocalo, cette grande place qui existe dans toutes les grandes villes d’Amérique centrale encerclée par les églises et les bâtiments officiels gouvernementaux. Ici la catedral metropolitana, le palacio national de la cultura.
Puis on se perd dans les rues du centre ville. On trouve un perceur/tatoueur, et Camille en profitera pour se faire percer les oreilles, cadeau d’anniversaire de ses 17 ans. On y passera une petite heure, on discute pas mal avec le personnel qui nous en apprend toujours un peu plus sur la vie au Guatemala. Pendant ce temps, les garçons auront réussi à trouver un magasin qui vend des cartes pokémon et à avoir une adresse, partagée par les fans où l’on peut les vendre ou les échanger !!! (Une autre sortie en perspective !). Ensuite, nous faisons un passage à la pharmacie pour acheter le matériel pour nettoyer régulièrement les nouveaux trous d’oreilles de Camille et hop il se remet à pleuvoir ..
Grosse fête dans le camping car jeudi 16 au soir !! Camille est enfin en vacances, cet écrit s’est bien passé.. les notes sont pour le 5 juillet, les dés sont jetés, il n’y a plus qu’à croiser les doigts !
La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède: La république fédérale est décriée par les conservateurs (élite dirigeante soutenue par l’église, grands propriétaires terriens). Rafael Carrera, propriétaires terrien engage la guerre contre le Salvador en 1863 et cède le Belize à la Grande Bretagne en échange de la construction d’une route entre Guatemala City et belize city qui ne verra jamais le jour…Par la suite (entre 1870 et 1920), les dirigeants et la classe dirigeante laissèrent les entreprises étrangères obtenir de généreuses concessions et les opposants furent systématiquement censurés, emprisonnés ou exilés… Le plus notable fut Manuel Estrada Cabrera (au pouvoir entre 1898 et 1920) qui laissa entrer dans le pays la compagnie Américaine United Fruit et priva la population de ses droits fondamentaux. Plusieurs manifestations furent mâtée dans un bain de sang par les autorités. Une parenthèse plus pacifique dans le pouvoir s’instaura avec l’élection du philosophe Juan Jose Arévalo entre 1945 et 1951. Il instaura un système national de sécurité sociale, un département des affaires indigène, des infrastructures modernes de santé publique et le droit de vite aux femmes (en 1946). Son successeur, Arbenz, continua et expropria la United fruit des terres inexploitées qui lui avaient été concédées par les gouvernements précédents. Il annonça la redistribution de ces terres aux paysans, mais cela ne pu jamais se faire. En effet, cette annonce (en 1954) alarma Washington et les Etats-Unis (dirigées par Eisenhower) organisèrent (via la CIA) l’invasion du Guatemala par le Honduras. Le président Arbenz fut contraint de démissionner. Intéressant, non ??
Dimanche arrive, Noé est surexcité.. C’est sa journée où il va faire du business avec ses cartes pokémon !! Nous voilà partis en fin de matinée pour un centre commercial (et oui, encore ! Ici peu de magasin dans les rues (à part dans le centre ville, tout est regroupé dans les centre commerciaux, surtout pour la sécurité).
Du lundi 20 au dimanche 26 – Cette dernière semaine s’écoule tranquillement entre école pour Noé et rédaction de courrier pour les copains (on profite d’une ambassade sympa pour faire parvenir les lettres en France, car ici il n’y a pas de service de courrier), quelques courses. Vendredi, nous avons rdv avc Halim via le net avec qui nous faisons les podcast. Cette fois c’est Camille et Noé qui sont interviewés. Pour cela nous allons au centre de guatemala City dans un Starbuck (chaine de café américaine qui a toujours un bon wifi) pour avoir du wifi et nous y passerons une partie de la journée. A 16h, dans la clinique du médecin, nous avons rdv pour la 2e dose du vaccin de Noé. Nous prenons le temps de discuter de l’histoire du Guatemala avec le médecin. Encore une conversation bien intéressante pour nous, occidentaux, éloignés de cette civilisation guatémaltèque et de la politique menée dans ce pays. Nous reviendrons sous la pluie au camping car.
La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Le Président Arbenz fut renversé par un coup d’Etat en 1954. Par la suite, une série de président issu de l’armée, soutenu par les États-Unis, sous forme d’aide financière et de formation à la contre-insurrection. A partir de là, la violence caractérisa la vie politique Guatemaltèque, les réformes agraires furent abolies, le droit de vote fut refusé aux illettrés (soit 75%de la population), la police secrète repris du service et la répression militaire fit parti du quotidien. Dans les années 1960, apparurent les 1ers groupes de guerillas. L’essor rapide de l’industrie dont le bénéfices ne profitaient qu’exclusivement à la classe aisés accentua la pression sociale. L’exode rural vers les villes provoqua provoqua un développement urbain anarchique et l’apparition des bidonvilles (toujours présents aujourd’hui et hébergeant de nombreux habitants de la capitale). Le gouvernement répondit par la violence aux manifestations en commanditant des escadrons de la mort, ouvrant ainsi un cycle d’extrême violence qui durera jusqu’en 1996. Amnesty international estime que 50 000 à 60 000 personnes ont été tuées durant les violences politiques des années 1970. Les communautés mayas rurales qui réclamaient leur indépendance, furent particulièrement touchées, mais les étudiants, les syndiqués, les journalistes et les universitaires étaient tous visés. La situation du Guatamala s’aggrave encore après le tremblement de terre de 1976 qui fit 22 000 victimes et laissa plu d’1 million d’habitants sans toit. La majeure partie de l’aide internationale fut détournée. Intéressant, non ??
Ce soir on débouche une bouteille de procecco pour mon anniversaire et la soirée se répartira entre jeux et films.
Notre dernier jour au Guatemala se fera dans le camping car sous la pluie battante… décidément, il est temps qu’on s’en aille !
J’ai bien aimé la description de ce quotidien et heureuse de partager.
Eh bien ce « sur place » à Guatemala City vous aura permis par des rencontres passionnantes de connaître les méandres de la politique de ce pays et les difficultés pour ses habitants. Bisous