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De Zeebruges à la République Dominicaine

par | Oct 4, 2021 | Articles, République Dominicaine | 5 commentaires

La République Dominicaine au départ de Zeebruges, du 9 septembre au 24 septembre 2021

Objectif:  Une quarantaine sur une île à deux visages

Nombre de kilomètres parcourus : 8100 km (dont 7300 en avion)

Nombre de jours : 15

Après une tournée d’au revoir (la deuxième en deux ans:)) qui nous a pris 2 mois environ (de la Drôme à Paris en passant par le Lot, Bordeaux, la Haute Loire et la Bretagne), nous arrivons au moment fatidique, celui où nous devons laisser le camping car au port de Zeebruges, pour qu’il puisse nous rejoindre aux Etats-Unis.

Durant ces 2 mois, nous avons attendu l’ouverture des frontières des USA. Nous avons, en effet, décidé d’attendre le dernier moment car nous voulions espérer que les États-Unis ouvriraient leurs frontières aux ressortissants européens sans quarantaine… en vain !!

Nous n’avons donc entamé l’ensemble des démarches pour rendre le grand départ possible que le 21 août pour un départ le 9 septembre et cela n’a pas été sans stress !!

Du coup, il a fallu faire en urgence en deux semaines : demande de Visa, choix du pays de la quarantaine (ce sera la République Dominicaine… il y a pire), prise des billets d’avion, réservation des logements sur la route avant de retrouver notre maison sur roue, préparation du camping car pour qu’il puisse embarquer et passer les douanes, démarches pour que Camille soit inscrite au CNED réglementé et puisse passer son bac français sur la route (on a choisi le Mexique). Avec la reforme, il était important que Camille puisse être au CNED reglementé et pour cela, il nous fallait l’autorisation du conseiller culturel de l’ambassadeur de France au Mexique, et donc une adresse au Mexique (merci Ariane et Beto)…. il a également fallu contacter le lycée où Camille devait passer ses épreuves. On a choisi le lycée Français de Guadalajara, plus petit que celui de Mexico…Bref, la charge mentale était à son comble !!! On était tendus comme des strings.

Inutile de vous dire que les derniers jours avant la dépose au port et le départ pour la République Dominicaine ont été assez stressants et l’ambiance était assez tendue….Après, il y a eu la redescente, le décalage horaire, le changement de climat, j’avoue ça n’a pas vraiment aidé…

Mais c’est dans ces moments là que l’on se rend compte que la famille est soudée. Malgré les petites engueulades, avec une bonne discussion sur le ressenti de chacun et comment on appréhende la suite, tout retombe et on est à nouveau heureux d’être ensemble et de vivre cette incroyable aventure.

Jeudi 9 – L’arrivée à Saint-Domingue est clairement dépaysante. On a pas choisi la facilité en louant un appartement dans le centre ville de la capitale. Aucune navette ne nous attend, il faut qu’on se débrouille pour trouver un taxi, ne pas se faire totalement arnaquer (on est blanc dans un pays en voie de développement). Le chauffeur est sympa, la circulation est dense, ca conduit n’importe comment, on plonge dans une ville bruyante, polluée, dont on ne sait si on peut la qualifier de ville ou de bidonville en fonction des quartiers que l’on traverse.

L’appartement se situe à 1km du centre historique colonial, dans un quartier sûr et calme (ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas bruyant 😉

La sœur de notre hôte est au petit soin mais on a un peu du mal avec notre espagnol et surtout avec le sien. Ici ils parlent très vite (et n’ont visiblement pas l’intention de faire d’efforts pour se faire comprendre des étrangers), on est crevé et on est pas non plus des cadors en espagnol, faut l’avouer 😉

Par contre, ce que l’on comprend très vite, c’est que depuis quelques heures, une grosse panne d’électricité touche tout le quartier… donc pas de quoi recharger les portables, pas de ventilateurs, pas de WIFI… Immersion garantie 100 % dominicaine !

Bref, elle nous commande un uber pour qu’on puisse faire quelques courses dans un supermarché alors qu’on rêve que d’une chose, se poser… pas le choix, la voiture est en bas, le rush continue !!

Comme nous n’avons pas de connexion internet sur nos téléphones pour le moment, nous ne pouvons pas non plus commander un Uber pour le retour, donc on se fraye un chemin au milieu des voitures, camions et mobylettes qui foncent dans tous les sens pour péniblement retrouver notre appart… Ouf !!

On pense être enfin posé, mais non !! Le propriétaire de l’appartement, Geovanny, nous accueille à son tour et propose à Laurent de l’emmener en voiture acheter une carte SIM local histoire d’avoir un peu d’indépendance.

Une heure et demi (et trois magasins fermés) plus tard, Laurent rentre enfin avec le précieux sésame, et nous pouvons enfin nous écrouler après un bon repas concocté par notre chef cuistot… Il est 19h et, toutes fenêtres ouvertes malgré le bazar dehors (cris des vendeurs ambulants, chiens errants qui n’arrêtent pas d’aboyer et bruits en tout genre) nous tombons comme des masses… pour être réveillés en sursaut à 21H30 par un habitant de l’immeuble qui nous signale que le courant est rétabli (il faut dire que derrière notre immeuble se trouve la résidence du président de la république, rien que ça, ce qui a probablement dû accélérer considérablement les réparations:)).

Nous sombrons dans un sommeil réparateur, bercés par les pales des ventilateurs qui fonctionnent enfin…

 

vendredi  10 – Un peu moins fatigué, on chill un peu, histoire de laisser nos corps s’habituer à la chaleur et l’humidité ambiante, et on part en fin de journée affronter la ville avec comme destination le quartier colonial. On se pose dans un troquet sur la place de la cathédrale de l’incarnation, la première construite ici… fief de l’évangélisation au XVIIe siècle et on goûte notre premier apéro à la terrasse d’un café, les premiers jus de fruits frais pour les enfants et notre première bière locale, El Presidente light 😉

Samedi 11 – Grosse journée de visite….je blague, en fait il n’y a pas tant de chose à voir et tout est regroupé dans le quartier colonial… assez petit en fait, avec un flic à chaque coin de rue .. on comprendra vite pourquoi. Avec un guide, on en apprend un peu plus sur l’histoire de l’île, la première découverte par Christophe Colomb en 1492.. prénommée initialement, la isla Hispaniola. On visite donc le premier hôpital de toutes les Amériques, construit entre 1503 et 1508 (c’est des ruines.. ca va vite 😉 et la Cathédrale qui était fermée la veille . Le clou de la visite est l’Alcazar de Diego Colon, construit sur les bords du fleuve Ozama qui traverse Saint Domingue, et qui fut le lieu d’habitation de 3 générations issues de C Colomb, dont surtout son fils Diego Colon et sa femme Maria de Toledo, qui gouvernèrent la ville pendant 17 ans. La visite est rapide, la préservation du patrimoine ne semble pas vraiment une priorité ici. Ce peuple a connu bien des déboires et s’est défendu à plusieurs reprise pour son indépendance, face à Haiti et la France, puis les espagnols, puis à nouveau les haïtiens, pour enfin devenir un pays libre, indépendant et fier en 1865.

A travers ces visites, nous faisons également connaissance avec le personnage le plus influent de ces 100 dernières années dans le pays, le dictateur Rafael Trujillo qui dirigea le pays d’une main de fer de 1930 a 1961. Grand ami et admirateur de Franco et des américains (ce qui situe un peu le bonhomme), notre nouvel ami exige qu’on s’adresse à lui en l’appelant : « son excellence, le généralissime docteur Rafael Leonidas Trujillo Molina, Honorable président de la République, Bienfaiteur de la Patrie et Reconstructeur de l’Indépendance financière », il rebaptise Saint-Domingue, Ciudad Trujillo et fait bâtir des milliers de statues à son effigie, il aurait pas un peu pris le melon le gars…

Bref, à un moment il commence à chier un peu dans les bottes des américains (un peu con alors qu’il se trouvait à la tête d’une fortune estimée à 800 Millions de Dollars, soit l’un des hommes les plus riches de son époque) et se fait dézinguer lors d’un trajet en voiture… par des armes fournies par la CIA.

Bref, une journée culturellement riche…

Dimanche 12 – cette journée sera marquée par la violence de Saint Domingue… Alors que nous allions voir à la gare de bus (à 500m de notre appartement) les horaires et tarifs pour nous rendre à notre prochaine destination dans le nord du pays, Las Terrenas, Isabelle a été victime d’un vol à l’arraché de son pendentif et Laurent, dans un geste irréfléchi (il ne faut jamais tenter quoique ce soit avec ce genre d’individu dangereux car ils peuvent vous planter pour un collier sans aucun état d’âme!!) a essayé de poursuivre le voleur, a dérapé sur le sol rendu glissant par la récente averse tropicale et s’est bien abîmé le genou gauche … on peut dire que cela nous a gâché la journée. Nous avions prévu d’aller nous balader sur le front de mer, résultat : nous sommes restés à l’appartement attendant le lendemain pour quitter la capitale.

Il est toujours difficile de vivre cette situation, cette différence de niveau de vie. Même si rien ne justifie un vol, la situation des dominicains, nous en avons conscience, est bien complexe, notamment avec la pandémie qui a mis à mal leur économie. On nous avait prévenu que Saint Domingue était depuis quelque temps devenue une ville violente où les vols sont monnaie courante, mais voilà, nous l’avons expérimenté à nos dépends. Je pense que c’est une bonne leçon pour l’avenir, nous allons en traverser des pays économiquement et socialement complexe…Nous voilà prévenu.

Lundi 13 – Nous prenons le bus de 9h30 et même si la station ne se trouve qu’à 500m, nous décidons d’y aller en uber afin de ne pas attirer les convoitises sur nos bagages. Un joli bus climatisé nous fait traverser le pays en 2h30. Le centre est bien vert en cette saison des pluies. On croise de nombreux champs, rizières, plantation de canne à sucre, bananiers, manguiers….

Arrivés à Las Terrenas, l’ambiance est bien différente . Ici c’est une station balnéaire, très touristique, plus chère que la capitale, mais aussi plus tranquille, moins bruyante (quoi que …).

Après avoir pris possession de notre appartement, tout près du font de mer, nous y filons pour aller manger les pieds dans le sable fin, sur une plage paradisiaque bordée de cocotiers…

L’’après-midi se passe ans le calme, les enfants dans la piscine. Nous retournons sur la plage le soir pour goûter les cocktails de fruits de la passion et du poisson frais. Nous ferons le rencontre d’un couple de français (Charly et Djamila) que nous croiserons à plusieurs reprises pour notre plus grand plaisir. Une soirée au son des vagues, qui fait du bien après avoir été confronté à la pollution sonore incessante à saint Domingue.

 

Mardi 14 – Dans une ambiance plus calme, on a repris l’école avec Noé et on attend toujours le retour du CNED pour Camille….Il serait bien qu’elle puisse elle aussi commencer ses cours.

Nous faisons également une rencontre qui va changer notre séjour à Las Terrenas, celle de Gérard. Ce sont Charly et Djamila, rencontrés sur au resto la veille qui nous ont donné son contact. Cela fait 7 ans qu’il habite là, guide à l’occasion, c’est un personnage haut en couleur qui a vécu une vie d’aventure. Il en a même fait des livres .. (pour ceux que ça intéresse Gérard Tholance). Le contact passe très bien et il nous propose plusieurs sorties autour de las Terrenas dans la péninsule de Samana, entre plages et foret et nous indique également pleine de petits restaurants et boutiques typiques et peu chères.

Le lendemain, après une belle balade sur la plage, on rencontre Nayroby qui tient un restaurant ou plutôt un boui-boui mais qui fait une cuisine excellente et peu chère (encore une bonne adresse de Gérard). Nous y mangeons avec deux autres couples de Français . Il faut dire qu’il y a beaucoup français dans ce coin de la république dominicaine touristes, mais également expat ou retraités….la péninsule de Samana est le lieu de l’éco-tourisme, loin des grands resort du sud est du pays . A la fin du repas, saison des pluies oblige, un violent orage éclate et il se met à pleuvoir des trombes d’eau. Il a plu presque tous les jours, au moins 10/15 minutes, depuis qu’on est là, mais là c’est un véritable déluge. Même le toit du restaurant ne nous protège plus vraiment, ça fuit de partout, la rue commence a être complètement inondée…Nous décidons de revenir à l’appart sous la pluie. C’est selon les enfants, la meilleurs idée que nous ayons eu depuis longtemps.. on arrive plus que trempés, totalement dégoulinant. Et là, on remarque que le toit de notre appart fuit aussi… On finira cette journée en changeant 2 fois d’appart.. il faut dire que la résidence dans laquelle on a loué est passablement entretenue, mais pas très chère du coup :-). On fini cette journée humide avec un mojito au fruit de la passion, sur la plage, à regarder au large un orage qui embrase le ciel.. Magique.

Jeudi 16 – Gérard nous a loué une voiture (celle d’un pote en fait.. pas de caution tout ca tout ca) et nous partons de bon matin pour aller visiter les alentours (on fera quelques 140 km dans la journée). Les routes sont particulièrement mauvaises, à ce stade on ne peut plus parler de nid de poule mais de routes défoncées 🙂 avec en plus, des scooters, motos, chiens, les canards ou les poules qui sont omniprésents sur la route et constituent un danger permanent.

Pour commencer, il nous amène visiter un hôtel atypique, dans la jungle, le Dominican Tree House. L’hôtel est entièrement sur pilotis, dans les arbres, c’est magique et très inspirant pour notre projet à terme. Le calme règne en pleine forêt et nous procure un sentiment d’apaisement. Quelques kilomètre plus loin, il nous emmène voir un gymnase naturel, dont les activités sont fait entièrement de bois, de cordes ou de pierres….là aussi ça donne des idées ….

Encore quelques kilomètres de voiture, nous passons par la ville de Samana, dont la baie porte le nom. Une petite île est là, reliée par un pont. Gérard nous dit que le Président a une résidence sur cette île et aurait fait construire le pont pour que sa maîtresse le rejoigne… Légende urbaine ou réalité ??

Nous continuons notre chemin et grimpons pour voir un magnifique point de vue. Nous allons prendre une citronnade au sommet de la petite montagne avec une vue hallucinante sur la baie. Les vautours font des danses au dessus de la jungle accompagnés par un sorte de petites hirondelles qui volent très vite et rasent les habitations.. un ballet féerique.

On a déjà pas mal fait de bornes et nous arrivons vers la ville de las Galeras, au bout de la péninsule. Gérard nous amène voir une belle plage et nous y retrouvons des français rencontrés la veille (Emma et Nelson)… et oui encore ! Nous allons déjeuner dans un restaurant au bord d’une plage paradisiaque avec eux. Nous goûtons les fruits d’un arbre très présent aux alentours et dans l’hôtel où nous sommes logés. Ce sont des amandes, une variété propre à ce climat j’imagine, et délicieuses. Après ce bon repas, nous irons visités une dernière plage avant de rentrer fatigués mais heureux de cette journée.

Vendredi 17 – Nous faisons une bonne journée farniente. Les enfants se baignent à la piscine de l’hôtel et nous faisons une bonne balade sur la plage. En revenant, nous réservons une table pour le soir dans un des restaurants boui boui au bord de la plage, nous nous sommes donnés rendez vous entre français, c’est la dernière soiré de vacances de Charly et Djamila, ca se fête !!

La soirée sera humide, voire mouillée (pas moins de 4 averses tropicales la rythmera), alcoolisée et très sympa. Nous braverons le couvre feu en rentrant vers 1h30 du matin. Cette soirée était encore placée sous le signe des rencontres…une famille de belges (que nous suivions sans les connaître et qui nous suivait également sur les réseaux sociaux) dont le camping-car est également sur un cargo quelque part sur l’océan Atlantique et deux français expatriés au USA qui doivent quitter le territoire américain et donc faire une quarantaine pour faire leur visa travail … un monde qui tourne pas tout à fait rond en cette période de pandémie. Mais rdv pris pour se revoir, pour l’un a New-York et l’autre à Los Angeles.

Le lendemain, nous retrouvons la famille Belge, Jean et Nancy (Nancylibre_en_famille sur insta), au petit boui boui italien, chez Chicho (un expat italien qui a force de parler l’espagnol en a oublié sa langue natale). C’est toujours très riche en échange de rencontrer une famille qui comme nous a tout plaqué, tout vendu et est parti sur les routes, dans l’incertitude du lendemain mais avec une volonté féroce, celle de profiter de la vie et de chaque instant offert. Nous n’avons pas prévu le même itinéraire et ne nous rencontrerons peut-être plus, mais cette rencontre est gravée. Nous resterons solidaire d’un projet de vie un peu décalé, soudé, dans cette communauté de voyageurs.

Le soir nous rejoignons Gérard que nous apprenons à connaître petit à petit, un homme avec une vie atypique, un affectif qui marche à l’instinct et que nous apprécions de plus en plus. Il nous présente ses amis, nous sommes de nouveau dans ce petit restaurant italien, Dominique (qui nous a loué sa voiture), Miguel, un espagnol, expatrié, et sa compagne. Nous passons une très agréable soirée.

Dimanche 19 – C’est aujourd’hui la grande journée d’excursion en quad pour faire la route du café et celle des plages paradisiaques (elles le sont toutes un peu pour nous mais apparemment quand tu vis là bas, elles doivent apparaître différentes). Bon la journée commence moyennement, il pleut. Rien d’anomal en cette saison, mais bon…

On prend possession des quads, Laurent prend les deux enfants avec lui et je monte avec Gérard. Au bout de quelques km il me laisse les rennes. Pas facile d’apprivoiser la bête.. il faut accélérer avec le pouce.. un savant dosage que j’ai du mal à maîtriser sur un piste assez caillouteuse. Laurent me passe devant en me disant que plus lentement, j’allais me mettre à reculer. Finalement, quelques mètres plus loin c’est l’accident… Je ne l’ai pas vu mais quand j’arrive sur les lieux, je découvre un Noé en pleure, Camille le visage hagard et Laurent très énervé contre lui même. Je constate que la roue du quad n’est plus dans l’axe. Les 3 sont choqués, Laurent a perdu la maîtrise du véhicule qui les a fait valser avant de se retourner. Plus de peur que de mal mais il s’en est fallu de peu.… Noé, le miraculé qui s’en sort avec 3 égratignures, un gros choc au genou pour Camille et encore des bleus et plaies pour Laurent qui pour punition ne pourra plus se baigner du séjour pour que les plaies puissent cicatriser un minimum.

Des dominicains passant par la nous emmène avec les enfants chez un producteur de café non loin de là afin qu’on puisse reprendre nos esprits. Laurent reste sur les lieux de l’accident pour attendre le loueur qui a été prévenu et doit venir avec une remorque. Heureusement que Gérard était là… cet homme est un véritable miracle. Il nous remonte le moral, nous encourage à continuer la balade (ce qu’on fera) pour ne pas se laisser trop bercer par le traumatisme. Il va également gérer l’ensemble des conséquences liées à l’accident, allant jusqu’à nous avancer 1500$ (coût très amplifié de la réparation du quad par le loueur .. qui fera sont beurre là dessus c’est sûr!!!).

Mais plaie d’argent n’est pas mortel, tout le monde nous a dit que cela aurait pu être bien plus grave que c’est un miracle que nous nous en soyons si bien sortis.. on prend conscience petit à petit de la chance que nous avons eu, ce qui rajoute un peu plus au traumatisme. On finira cette journée complètement HS…je pense qu’il nous faudra plusieurs jours pour nous en remettre.

 

Lundi 20 – Ce matin nous partons pour le sud très très touristique du pays, près de Bayahibé dans un grand resort all inclusive… C’est pas plus mal car nous avons besoin de repos après cette dernière péripétie. Il nous faut 3 h de route pour rejoindre notre destination, 2h en bus et 1h en taxi. Gérard vient nous voir au départ du bus et nous nous quittons avec une certaine émotion. Nous avons rencontré un homme formidable, comme on en croise trop peu souvent, un homme au grand cœur que nous ne sommes pas près d’oublier et avec qui nous avons bien l’intention de garder le contact, une personne comme ça, ça se garde !

Ce qui nous attend est bien différent de ce que nous avons connu jusqu’à présent. Beaucoup de monde… on nous prend nos bagages à la sortie du taxi… je les ai à l’œil (question d’habitude…) même si ici ce n’est pas nécessaire.. nous entrons dans le paradis à touriste, le temple de la consommation de masse, les resorts all inclusive. Nous nous retrouvons entourés de touristes russes et de quelques américains…un personnel aux petits soins. On a pas vraiment l’habitude…et je refuse que les enfants s’y habituent 🙂 Après avoir pris le rdv pour faire nos tests virologiques (et s’être délestés de 20$ par personne) pour pouvoir entrer aux Etats-Unis avec tous les papiers en ordre, nous passons la journée à bouquiner… repos total… C’est bon quand même les transat au bord de la piscine non loin d’une mer transparente, nous sommes ici coté Caraïbes, mais la différence de la couleur de l’eau avec le coté nord n’est pas vraiment flagrante.  Ce qui est flagrant c’est qu’il y a beaucoup de monde dans l’eau par rapport à las Terrenas et quand ils sortent ils sont tout rouge 🙂

Il y a tout plein de restaurants, et pour ce premier soir, nous choisissons le resto italien.. eh bah on aurait pas dû … je rigole encore de la tête et surtout du goût de la mozarella, des tomates pas mûres (dans un pays avec autant de soleil c’est une aberration…)… Bref, ce fut un échec cuisant. On tentera bien de se rattraper avec un p’tit cocktail au fruit de la passion (ici appelé Chinola), mais là aussi.. après des mojitos chinola excellents où le fruit est découpé devant nous, nous avons le droit à un truc chimique comme jamais on en a goûté .. bref, première journée qui confirme mon aversion pour ce type de lieu.

eudi 23 – Après quelques démarches administratives (enregistrement sur notre vol du lendemain, contact avec le propriétaire de notre logement des 4 prochains jours à New York), nous discutons avec un vendeur de souvenirs qui se trouve sur la plage et qui nous inspire confiance et lui demandons s’il connaît un chauffeur de taxi qui pourrait nous conduire le lendemain à l’aéroport de Punta Cana pour un peu moins cher que les 110$ exhorbitant proposés par l’hôtel pour faire 70kms !!

Après négociation (trois bracelets et un porte monnaie chez le vendeur), nous prenons contact avec Victor, le chauffeur qui va nous emmener pour… 70$.

Nous retrouvons ensuite nos amis du Globe à 4 pour un cocktail (un vrai pas comme ceux aseptisés et bas de gamme de notre « resort »). Encore un très bon moment et nous nous quittons en se promettant de se retrouver sur la route car leur trajet ressemble beaucoup au nôtre. Nous serons heureux de les retrouver aux USA et cela fera également très plaisir à Camille et Léa, donc rendez-vous est pris !!

Nous rentrons à notre hôtel pour aller chercher (avec un peu de stress) les résultats de nos tests antigéniques… Tous négatifs, OUF ! On va bien pouvoir prendre l’avion…

Vendredi 24 – Et voilà, Hasta la proxima republicana dominicana…

J’écris ces derniers mots à 10000m d’altitude, en route pour New York, une autre aventure dans l’aventure…

Quel bilan tirer de ces 15 premiers jours… Mitigé.

Beaucoup de stress et de tension dus à l’organisation du voyage, de la scolarisation de Camille (à l’heure où j’écris l’inscription au CNED n’est toujours pas finalisée), mais également à d’autres facteurs, celui de ne pas avoir véritablement de repère, que ce soit notre camping car, ou encore un rythme. Cela s’est beaucoup ressenti à Saint Domingue où alors que l’on avait besoin de calme et de sérénité, nous avons atterri dans une ville bruyante et violente. L’accident à La Terrenas a été un sacré coup de bambou également .. bref, je crois que toute la famille est contente d’avancer vers de nouvelles aventures.

J’avoue , penser que nous allons récupérer le camping-car d’ici une semaine m’apaise, cela va nous permettre aussi de retrouver quelques repères, de retrouver une sorte de routine, notre chez nous….Car nous ne sommes pas en vacances, cette vie va être notre quotidien pendant plusieurs années, il va falloir se refaire des repères…

Être libre c’est choisir ses contraintes….

Mardi 21 – Petit déjeuner à l’américaine.. ça ils savent faire, Noé se gave de pancake au sirop d’érable.

Après une matinée à buller, nous tentons cet après midi de rencontrer la famille le globe à 4. Une autre famille, aussi en quarantaine obligatoire en république dominicaine avant de se rendre au USA et dont le camping car se trouve sur le même bateau que la famille belge. Nous avons 1 semaine d’avance sur eux. Nous nous raterons ce jour et les retrouverons finalement le lendemain sur la plage publique entre nos deux hôtels. Nous finirons cette journée sur une note espagnole (largement meilleure que l’italienne de la veille).

Mercredi 22 – Ce matin c’est notre test virologique, la première fois que nous le faisons (on peut pas dire qu’on a amputé la sécu ;-)… finalement c’est pas si pire, même Noé a passé cette épreuve sans broncher.

Nous aurons les résultats le lendemain à partir de 17h … On croise les doigts !

Rencontre avec David, Aurélie et leurs deux filles dont une ado, Léa au plus grand plaisir de Camille ! Nous passons un excellent moment à parler de nos projets respectifs avec cette famille enthousiaste de Bourgogne qui est parti pour un an sur les routes. Nous nous quittons en se donnant rendez-vous le lendemain, pour prendre un verre dans leur hôtel qui est beaucoup plus cool et moins peuplé que le notre.

Quel bilan tirer de la République Dominicaine ?

Ce qu’on a aimé : la nature exubérante, les fruits et les légumes en abondance, la gentillesse des dominicains (sauf à Saint Domingue), le nord de l’île : Las Terrenas avec son coté simple et très cool, pas de sentiment d’être pris pour des dollars sur pattes malgré un niveau de vie très économique pour nous.

Ce qu’on a pas aimé : Saint Domingue, la pollution et la violence,le manque de mis ene avant du patrimoine, pas de carte pokémon (pour Noé), le retard en terme d’écologie, la nourriture dégoûtante de l’hôtel all inclusive et ce paradis de la surconsommation

Total des dépenses : 3 895 euros (avec les 2 vols pour 4 personnes Bruxelles/ Saint Domingue et Punta Cana/New York – 1600 Euros) dont 1191 euros d’hébergement et 686 euros de nourriture et 82 euros de visites diverses.

5 Commentaires

  1. G Bousquet

    Comme disait Mireille,on s’y croirait.Plus de détails qu’aux us.Là Isa,tu as peaufiné ton style
    Dans ce premier contact avec la réalité du voyage, plus de galères que de bons moments, mais de belles
    rencontres qui rattrape le coup.
    Heureusement,on connait la suite de l’histoire….
    Gros baiser d’Aulnay

    Réponse
  2. gerard tholance

    Dernier commentaire
    j ai découvert un Laurent au grand coeur épaulée par sa charmante épouse.
    Il faut une certaine dose de courage pour se lancer dans une telle aventure avec en plus des enfants encore jeunes. Je n ai qu’ un seul souhait c est que tout se passe de la meilleure façon possible avec de belles rencontres de supers paysages et au final l ouverture d un gite paradisiaque pour que je puisse venir y louer une chambre et avoir le plaisir de les côtoyer à nouveau.

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  3. gerard tholance

    trop de compliments qui ne sont pas mérités mais qui font quand même plaisir. j ai eu une grande frayeur quand j ai aperçu le quad retourné car dans ces cas ça se termine souvent en catastrophe. Mais plus de peur que de mal. Le loueur de quad et moi même en portons une part de responsabilité.
    Car je me suis aperçu mais un peu tard que monter a trois personnes sur un quad prévu pour deux le déséquilibre.
    après l accident ayant pris en charge deux personnes sur mon quad je me suis rendu compte qu il était difficile d entamer des virages et j ai redoublé de précaution pour éviter toute nouvelle surprise. Le loueur n a pas été sympa et en a profité pour augmenter massivement la note des réparations sans que nous puissions nous y opposer.
    Malgré cet incident regrettable j ai apprécié grandement cette famille très unie au grand coeur et courageuse à mes yeux pour se lancer dans un tel périple à travers le monde.
    j attends leur installation quelque part pour venir leur rendre visite et je suis avec admiration leurs pérégrinations
    .

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  4. BELLET MIREILLE

    j’ai vraiment aimé lire ce reportage, on s’y croirait. Que de péripéties, que de belles émotions, et comme dans la vie des aventuriers que vous êtes parfois des moins bonnes. Le voyage, c’est des paysages mais aussi des rencontres et ça commence bien. Isabelle, toujours un bon esprit de synthèse, tu es la reine des résumés.
    Mes poussins chéris, gros bisous à tous

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    • Loran

      Merci Maman, on va continuer pour te faire vivre ça avec nous. Gros bisous

      Réponse

Trackbacks/Pingbacks

  1. République Dominicaine - Sigonomades - […] Le récit, c'est ici […]

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