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Guatemala (1ère partie) – A la découverte d’un monde perdu…

par | Mai 25, 2022 | Articles, Guatemala | 0 commentaires

Guatemala (1ere partie) – A la découverte d’un monde perdu… du 13 au 15 mai 2022

 

Objectif : Un nouveau pays s’offre à nous, première étape, le département du Peten

Nombre de jours : 2

Nombre de kilomètres : 381 et au moins 7km à pieds dans le parc national de Tikal

Vendredi 13 – Décollage tôt le matin… enfin pas trop tôt quand même. Le poste frontière n’ouvre pas avant 9h, mais ce que nous ne savions pas c’est qu’en arrivant au Guatemala, on perd une heure… et hop, on gagne un peu sur notre journée. Il vaut mieux d’ailleurs car si le Mexique a un poste frontière relativement banal, deux bâtiments administratifs corrects (selon nos critères européens), coté Guatemala, c’est pas la même.

On attend donc sous un toit de tôle pour se mettre à l’abri du soleil. Pendant ce temps, des gars défriche le terrain à coté de nous et un repeint le panneau de la sortie du Guatemala au pinceau… El Ceibo n’est pas un gros poste frontière, certes, mais là quand même….Il y a déjà 3 voitures qui attendent, on ne peut pas en mettre plus sur le bord de la route, c’est l’embouteillage qui attend qu’internet revienne !! Un joyeux bordel 😉

Les visas se font dans une bicoque où quand on rentre on peut voir les gars en train de regarder la télé avec un petit coin cuisine derrière et pour l’importation du véhicule alors là,  ça se fait dans un camion !! En plus le gars nous dit qu’il n’y a plus internet et qu’il ne peut donc pas nous enregistrer, il va falloir attendre que ça revienne !!!

1h après internet est là, mais pour payer le permis d’importation, ça ne marche pas. C’est un jeune qui fera ça avec son portable et empochera l’argent en pesos (on a pas encore de Quetzal, monnaie guatémaltèque), mais les papiers sont en ordre.. Ensuite on paiera encore 300 pesos pour la désinfection du camping car (un simple jet d’eau sur les roues). Le personnel nous propose d’échanger le reste de nos pesos en quetzal, ce qu’on fait pour être tranquille (j’avoue on a pas vraiment regarder le taux, mais ça semblait correct). 10m plus loin on se fait arrêter par la douane.. Comme à chaque fois, ils montent dans le véhicule, jettent un coup d’œil circulaire et curieux et nous laissent passer. Nous repartirons de la douane à 11h.. On aura mis 3h pour passer cette frontière, et on a encore 4h de route pour arriver à Tikal, notre 1ere destination.

On s’arrête pour manger dans la 1ere « grosse ville »  Libertad vers 14h… et on repart directement. Vers 16h30, on arrive à El Remate, dernière ville avant le parc national de Tikal pour trouver un distributeur pour pouvoir payer les entrées du parc et on repart. Nous atteignons l’entrée du Parc vers 17h15, bien crevés. On prend les billets et on réserve un guide en Français, Santiago, pour lendemain matin 8h. On arrive à notre camping, on remplit nos réservoirs d’eau et on s’endort tôt au son des singes hurleurs (qu’on n’avait pas entendu depuis le Chiapas…).

La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, il est l’un des rares biens à avoir été sélectionné autant pour des critères naturels que culturels. Tikal est surtout l’ancienne capitale d’un royaume Maya qui a rayonné plusieurs siècles sur la péninsule du Yucatan au sud du Mexique. Il est l’un des plus grands sites connus à ce jour de la civilisation Maya. Les débuts de la construction de Tikal sont mal attestés : l’installation des Mayas sur le site remonteraient à 900 av J.C. Géographiquement, Tikal s’intègre dans la région dites des Basses Terres du sud, où avec Palenque que nous avons visité, le modèle de développement était celui de cités-Etats durant la période classique. Les premières édifications remonteraient au IVe siècle avant J.C. Elles vont se poursuivre au fil des années accompagnant la prospérité de la ville.

Samedi 14 – Santiago, pur maya, arrive à l’heure. On lui fait visiter la maison roulante avant d’aller dans le Parc pour la visite…ce sera 7km de marche pendant 4h30 à découvrir ce site immense par des chemins de traverses que seuls les guides connaissent. Inutile de vous dire, on a adoré crapahuter dans la forêt, sur les ruines, écouter Santiago nous expliquer l’histoire du site et celles de différents archéologues venus le fouiller…C’était une délectation de chaque instant malgré la chaleur et les cuisses qui commencent à se faire sentir au bout de la 3e pyramide à grimper. Je vous écris une longue minute nécessaire de Monsieur Cyclopède pour vous mettre dans l’ambiance avec quelques photos…On finira la visite vers 13h, fatigués mais riche de savoir. Pour l’anecdote, Santiago, homme très érudit, a connu Jean d’Ormesson à qui il a fait visiter le Guatemala pendant 10 jours..

La ville comptait jusqu’à 10 réservoirs. Par un système d’irrigation la ville comptait sur un système agricole très avancé utilisant certaines techniques de l’agriculture intensive. La culture se faisait via le défrichage partiel de la forêt, les Mayas parvenaient à créer leurs propres sols propices à la culture du maïs et du haricot (attention ne parle pas de haricots verts ici ;-).

Les liens qu’entretiennent Tikal et Teotihuacan, la grande métropole Aztèque située dans la vallée de Mexico, assoit l’influence de Tikal sur sa région. Ces échanges se manifestent notamment à travers l’architecture, la céramique et la sculpture.

En dépit de l’absence de ressources en eau à proximité, les Mayas ont réussi à rendre vivable la ville grâce à la construction de barrages qui concentraient les réserves recueillies de la pluie. Ce fait hors-du-commun est à souligner : une grande ville uniquement alimentée d’eau provenant des précipitations saisonnières stockées.

Au VIIIe siècle (après J.C.), Tikal connaît son apogée. Durant cette période, la ville est la plus grande du monde Maya selon les dernières études. C’est un carrefour commercial, un centre culturel et religieux de grande ampleur. Tikal rayonne sur une grande partie de la région.
Lors de la période classique (250 à 900 ap. J.C.) correspondant à l’apogée de la civilisation Maya, la région des Basses Terres du Sud n’est pas un ensemble politique unifiée. La civilisation Maya n’était pas un Empire mais reposait sur des cités-Etats ayant des relations conflictuelles plus ou moins élevées entre elles. La prospérité des villes se font et se défont via la conquête de villes vassales et l’alliance entre différentes cités.
A la fin du VIIe siècle, retournement de situation: Calakmul (cité immense située au Mexique dans la forêt de l’état de Campêche, objet du reportage dont j’ai donné le lien dans un article précédent) est vaincue par Tikal et amorce son déclin.
La période classique tardive voit la reprise de la construction d’édifices de grandes importances. Les pyramides actuellement visibles sur le site ont été érigées à partir de cette nouvelle ère. Au nombre de six, et allant jusqu’à une hauteur de plus de 60 mètres de haut, l’érection des pyramides a été réalisées sur des structures préexistantes datant de la période classique ancienne.Pour les Mayas, la base de la pyramide servait à mettre en valeur et donner une plus grande importance au temple qui se situe à son sommet. Centre religieux qui rythme l’ensemble de la vie de la cité, les temples se dressent au dessus du commun des mortels et symbolisent le dialogue avec les Dieux. Leur architecture s’appuie sur des pierres calcaires qui étaient extraites dans les environs. Les carrières étaient par la suite imperméabilisées pour en faire des réservoirs.
Sur la population de Tikal, les chiffres sont très variables. Les estimations vont de 10 000 à 90 000 habitants et incluraient jusqu’à 425 000 habitants pour la zone environnante. Un afflux de réfugiés d’une région à 160 km au sud de Tikal, a entraîné un déséquilibre pour la ville. La ville connaît alors un pic de population. Les ressources limitées de son environnement s’affaiblissent.
La conséquence a été le manque de nourriture pour la population. Tikal connaît alors un déclin démographique rapide entre 830 et 950. Après cette date, la ville est désertée. Abandonné, le site de Tikal est progressivement enseveli par la forêt pendant presque 1000 ans. La civilisation Maya connaît le même sort avec sa marginalisation pendant la conquête espagnole. L’oubli d’une civilisation entière s’explique par le fait que les prêtres européens, peu après la conquête espagnole aux XVIe et XVIIe siècles, ont brûlé la quasi-totalité des livres en écorce de figuier laissés par les Mayas.
Le site est cartographié et près de 200 monuments sont répertoriés et étudiés. La structure sociale est mise à jour : les élites vivaient près des temples tandis que les habitants excentrés s’occupaient des tâches agricoles et de la gestion de l’eau.
De nos jours, le site continue d’être l’objet de recherches et de fouilles archéologiques. Seul 20% du site est accessible aux visiteurs tandis que les archéologues s’affairent sur les 80% restants. Tikal n’a pas terminé de révéler ses secrets…Intéressant, non ???
En 2014, des chercheursont confirmé cette hypothèse. Via l’étude des plantes et des moyens de culture, ils confirment que le défrichement intensif de la forêt aurait conduit à un assèchement et puis progressivement à un déficit en eau.

Il faut toutefois attendre 1950 pour le lancement des premiers travaux de restauration. En 1955, le parc national du Tikal est créé par le Guatemala afin de préserver le site et son environnement exceptionnel.

En 1979, vient la reconnaissance de l’Unesco avec l’inscription au Patrimoine Mondial : cela confirme le grand intérêt de la cité Maya. Les fouilles continuent notamment sous l’impulsion du gouvernement guatémaltèque.
L’année suivante commence d’importantes fouilles archéologiques qui sortent le site peu à peu de sa torpeur tropicale.
Après la visite, on file vers El Remate pour manger un morceau et se baigner un peu dans le lago de Petén Itza. On file après chez Ernesto pour se garer près du lac et enfin se reposer. C’est samedi, les guatémaltèques sont de sortie et l’ambiance est très sympa. On est néanmoins bien fatigués ce soir et une journée assez dense nous attend encore demain.

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Le lac Petén Itzá le troisième lac du pays par la superficie (après Izabal sur le Rio Dulce et Atitlan dans l’ouest du pays). Il est situé dans le département du Petén au Nord est du Guatemala. L’étymologie de son nom est Maya Yucatec : Peten = île, et Itza correspond au peuple qui colonisa toute la péninsule du Yucatan et le Nord Peten vers 900 après J.-C.. Venus du Nord, ce peuple Maya Chontal (originaire de lagune de Bacalar), ayant adopté la langue maya Yucatèque et fonde la cité de Chichen Itza. Après avoir renversé une autre cité yucatèque, ils deviennent maîtres de toute cette région vraisemblablement jusqu’au Lac Izabal au Sud. En 1221, une ligue de plusieurs clans du Yucatan au Nord les renverse à leur tour. Les Itza survivant à la défaite se réfugient au Sud sur les rives et sur une île du Lac. Ils fondent la cité de Noh Peten qui signifie « L’île Sud » en maya Yucatèque, ainsi que Zac Peten « L’île blanche ». Intéressant, non ??

Dimanche 15 – On se réveille tôt car dès 6h il y a du monde sur le site… mieux vaut venir en semaine pour être vraiment tranquille ! On a donc une petite matinée pour visiter la capitale du Petén, Flores, et son île sur le lac. On se gare sur un grand parking et là, un homme nous propose de nous y emmener en lancha pour 20 quetzal soit 2€, alors c’est parti….
Le tour de l’île se fait en 20 minutes à peine, on tente de se perdre dans la ville, mais on y arrive pas tellement elle est petite. Alors on se pose pour y déjeuner vers 11h avant de repartir pour nos 4 h de routes quotidienne pour pouvoir atteindre le lycée français à coté de Guatemala city en début de semaine.
On arrivera vers 16h30 à Rio Dulce, une ville portuaire sur le grand fleuve du Guatemala qui se jette dans les caraibes en passant par la ville de Livingston, accessible qu’en Lancha… Pas sure qu’on ai le temps de faire tout ça…
Par contre on assistera à l’éclipse de lune, juste splendide !

Pour le moment on découvre un pays très accueillant, les guatémaltèques on toujours le sourire. Bon par contre, on ne se le cache pas, les routes sont en sale état !!

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