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Mexique (partie 3) – De Mazatlan au Sanctuaire des papillons Monarques

par | Fév 10, 2022 | Articles, mexique | 2 commentaires

 

Mexique (partie 3) -De Mazatlan au Sanctuaire des papillons Monarques du 20 au 30 janvier 2022

 

Objectif : A la découverte du continent mexicain, une première approche…

Nombre de kilomètres  : 1280

Nombre de jours : 10

Jeudi 20 – Nous nous réveillons vers 7h30 sur le ferry en direction du continent. Nous devons être encore à 2h de l’arrivée. Nous décidons avec Laurent d’aller prendre le petit déjeuner typique du ferry… bah on aurait pas du 🙂 On a le droit à du blanc d’œuf cuit, avec une purée de haricots rouges et des tortillas trempées dans de la sauce tomate. On est pas trop fine bouche, mais là on décline. Nous revenons au camping car pour manger l’ananas que nous avions gardé….Nous faisons l’école avant d’arriver sur le continent, histoire de profiter au maximum.

On retourne au camping car car il faut à présent trouver un spot pour dormir ce soir. Il y en a d’indiquer sur notre application Ioverlander proche de la plage à 1h de route.. alors c’est parti.

En sortant de la ville, on tombe sur des champs : surtout des piments, mais également des vergers de manguiers… le délice, mais c’est pas la saison ici 😉 Le spot en bord de mer est superbe, avec des cocotiers partout.. mais tellement sale !! Que c’est dommage. On y passera quand même une bonne soirée au son du ressac des vagues bruyantes de l’océan pacifique.

On découvre sur la route une nature luxuriante, des forêts à perte de vue et des montagnes clairement volcaniques.. on se croirait dans le puy de Dôme mais avec une végétation de pays subtropicaux.

On arrive à la tombée de la nuit dans le village de Ixltan del Rio (je ne sais pas encore comment on prononce les « xtl ») et on se pose sur le parking d’un musée archéologique de plein air, derrière une voie ferrée. Un endroit presque calme si on omet le train qui est passé pendant près de 5 minutes montre en main tellement il était long, dans un vacarme de dingue. Heureusement, il est l’unique à être passé et on a pu dormir comme loirs après cette journée assez fatigante.

On décide d’aller sur un petit spot dans Tequila, difficile à atteindre mais qui en vaut le détour d’après des amis qui y sont récemment passés. Alors on s’enfonce dans les ruelles et on s’arrête près d’un champs d’agave à la lisière de la ville.

Il nous explique le chemin et c’est parti. Le remontée est bien rude quand même… le cardio et les quadriceps sont bien mobilisés. Puis il faut redescendre un peu. On découvre un grand réservoir en pierre, en plein milieu de la foret, avec de l’eau courante qui vient de la source un peu plus haut… Laurent et les enfants s’y baignent… le site est vraiment incroyable. On ne peut y rester autant qu’on veut car la nuit va tomber mais on en a déjà bien profité. On remonte au camping car et on dormira là, au bord des champs d’agave, assez fatigués..disons qu’on va bien dormir 😉

Dimanche 23 – Réveil en douceur.. comme une dimanche matin 😉 On va faire un tour dans le centre de Tequila. C’est dimanche, il y a la messe et le marché. Ca grouille de monde, c’est plein de couleur. On déambule pendant une bonne heure entre le son des cloches de l’église, les odeurs nourriture, les étals de viandes, de fruits et légumes et des tequileria qui vendent des petits shot de tequila aromatisés.

Vers 9h30/10h, nous débarquons enfin à Mazatlan. On se gare non loin de la vieille ville, tout près du port pour se balader un peu. Nous découvrons une ville très colorée, pleine de palmiers. Assez typique des clichés que nous pouvions avoir dans la tête.Sur la place un kiosque à musique et tout autour, des cireurs de chaussures… retour dans les années 30 😉

Nous rentrons dans la cathédrale … et là on sent qu’ils ne blaguent pas avec les convictions religieuses… pour preuve cet argumentaire contre l’avortement qui se trouve à l’entrée !!

Et là, sortie de nulle part, une calle (rue) Liverpool avec des statues des Beatles, l’entree du cavern club et même la reproduction du Yellowsubmarine…on es reste bouche bée. On demande aux guides touristiques qui déposent les touristes mais personne ne semble savoir le pourquoi du comment, !! Il ous faidra trouver des articles de journaux mentionnant que la mairie de Mazatlan a inauguré cette rue en 2021 et mis à l’honneur les Beatles pour faire venir les touristes… 🙂

Vendredi 21 – On décolle en milieu de matinée. Aujourd’hui le programme est d’enquiller des kilomètres pour pouvoir rejoindre Guadalajara dimanche. On a rendez-vous avec le proviseur du lycée français lundi midi. Même s’il n’y a pas grand chose à faire sur la route… on aimerait quand même bien s’arrêter près de Tequila. On aurait aussi aimé aussi s’arrêter à Laguna Santa maria de Ojos, un petit lac aux eaux limpides accroché à la montagne (mais on se dit qu’on le fera quand on passera du temps à Guadalajara, à l’approche des épreuves anticipées du baccalauréat).

Samedi 22 -Ce matin nous faisons d’abord le tour du muse en plein air à coté duquel nous avons dormi. Nous découvrons des statuettes Nayarit (l’Etat dans lequel nous nous trouvons) datant de 300 à 500 après J.-C. Ainsi qu’un tombe. Une explication au mur nous apprend que les populations agricoles de la région se distinguaient pour leur culte funéraire mystérieux et magique. On apprend aussi que ces populations avaient des échanges avec des pays aussi éloignés que la Colombie, le Pérou, et l’Équateur, notamment parce qu’elles naviguaient le long des cotes Pacifique.

Là, un guide nous accoste, il veut nous emmener voir une cascade et un réservoir.. c’est exactement pour cela que nous sommes venus. Mais d’abord il faut qu’on mange. On commence la balade vers 15h30 avec un groupe de jeunes mexicains. La balade s’avère une véritable rando assez difficile, heureusement,on a mis des bonnes chaussures. Le sol est très escarpé et la descente est rude dans la foret pour aller voir la cascade. A mi chemin, le guide nous dit d’avancer seuls en faisant attention car les jeunes ont du mal à suivre. On est récompensé de nos efforts… le site est magnifique. Nous y restons une petite demi heure puis nous demandons au guide si nous pouvons aller seuls au réservoir d’eau à 15 minutes de là.

Le ventre plein, on continue notre balade vers le bord de mer, le Malecon, comme ils disent ici. Le malecon est très sympa mais par contre, on y découvre beaucoup de déchets, partout…c’est assez désolant.

On se dirige vers le marché … on adore, coloré,grouillant, entre viande, légumes, fruits et jus de fruits, breloques pour touristes.. la halle a peut être été construites par Eiffel, mais cela reste pour nous, français, un monument sans grande particularité tellement on voit de ce type de halles couvertes en France.

Le bilan de cette journée de route : on a du faire un peu plus de 300 km en 5h, sur des autoroutes payantes et chères en plus (ça nous a coûté près de 50€ oui oui, euros… truc de dingue pour ce pays!). Alors on avait le choix de ne pas prendre cette autoroute payante mais cela nous rajouté 3h de plus à notre trajet, mais on ne savait pas que ça allait nous coûter si cher !! Je crois que sans le savoir on a pris la route des riches Guadalajariens (oui oui on dit comme ça et on oubli pas la « Jota » pour le « j » et de rouler le « r » après 🙂 qui vont vers Puerto Vallarta, grosse cité balnéaire.

Il nous reste environ 1h30 de trajet pour arriver à Tequila. Nous avons décidé de faire la distillerie « Très Mujeres » très bonne réputation, 100 % agave et bio.. que demandez de mieux ??

Pour 150 pesos (soit 7 euros environ), un jeune guide nous fait une visite juste pour nous.Il nous explique comment on récolte les agaves, comment on en extrait le jus sucré, comment on le distille et l’attention qu’il faut pour bien enlever le méthanol contenu dans l’agave. Puis on nous explique la conservation dans les futs en chêne français, canadien ou américain…puis enfin la dégustation…. Tout d’abord un cocktail local à base de tequila, œuf, noix et vanille, puis une liqueur d’agave et d’amande et enfin la Tequila, la blanco (jeune), puis la reposado (6 mois en fut). Nous ne pourrons malheureusement pas goûter l’anero (1 à 2 ans en fut) et la extra anero (3 ans). On ressortira vers 14h, on a toujours pas manger et avec ce qu’on a bu, il fait un peu faim quand même 🙂

On repart en toute fin de matinée pour atteindre Guadalajara vers 12h30. On décide de passer voir le lycée français, pour repérer un peu les lieux. On a rdv le lendemain à 13h avec le proviseur pour discuter un peu des modalités du bac.

En fait nous sommes pris dans une problématique un peu plus complexe que le bac français de Camille. En effet, depuis le 10 janvier, le Guatemala (notre prochain pays) a fermé ses frontières aux étrangers de plus de 12 ans non vacciné. Quand nous sommes partis de France, la vaccination des enfants n’étaient qu’à peine évoqué, nous n’avons donc pas pu faire vacciner Noé. Le problème se pose car au Mexique, l’ambassade de France ne vaccine pas les touristes,mais seulement les résidents français au Mexique et qu’à partir de 15 ans, Seul le Guatemala vaccine les touristes qui e souhaite. Il faut donc atteindre la frontière avant les 12 ans de Noé. Avant 12 ans, il faut des doses pédiatriques…et ça c’est plus difficile à trouver et l’ambassade doit en recevoir mais ne sait pas quand elle en recevra. Sinon, il faut attendre au Guatemala que Noé ait 12 ans mais ce n’est pas avant fin mai et fin mai il faut qu’on soit à Guadalajara, à 2500km de là pour le bac de Camille… Bon, voilà notre petite galère du moment. Nous attendons aussi un rdv téléphonique avec le consul de France au Guatemala pour évoquer avec lui notre situation afin qu’on puisse la débloquer le plus simplement possible. Bref… pas si simple mais on va trouver une solution, car à chaque problème sa solution. Voilà pourquoi rencontrer le proviseur est essentiel pour nous.

Arrivés devant le lycée, qui nous croisons qui en sort, un dimanche avec sa voiture ?? le proviseur en personne  qui nous interpelle en nous disant : « C’est pas avec vous que j’ai rendez vous demain midi ??? » C’est sûr qu’avec notre gros camping car, on ne passe pas inaperçu 😉  On prend le temps de discuter un bonne heure, et il ébauche déjà des pistes de solution, comme le fait que Camille puisse passer son bac au Guatemala, ce qui serait peut-être plus simple pour nous dans l’incertitude de l’arrivée des doses de vaccins adéquates pour Noé. Il nous dit aussi où l’on peut dormir tranquille dans notre camping car non loin du lycée. De le voir si serein face à notre situation nous soulage, on le quitte le cœur plus léger en se disant à demain.

Il se fait 13h30, il faut aller faire des courses et manger !! On trouve un grand supermarché non loin de là et on se fait un gros ravitaillement (on est un peu à vide). On sort du centre commercial vers 16h, après avoir mangé une pizza sur le pouce (non parce qu’il faisait très faim 😉

 

Puis on va se poser non loin du lycée pour réfléchir à toutes les options possibles pour la résolution de notre nœud de soucis actuels. On s’endort tôt, crevés e se disant que demain il fera jour 🙂

 

Afin de digérer toute la conversation, nous retournons à notre spot non loin du lycée. On a presque plus d’eau, mais on s’en occupera demain car la priorité est de se poser pour réfléchir à l’ensemble des opportunités qui nous sont offertes. En fin de journée, on une grosse discussion avec Camille, voyant que les devoirs n’avancent pas. On comprend qu’elle se laisse couler et prend beaucoup, beaucoup de retard sur le programme de l’année. On continue la discussion autour d’un bon apéro, histoire de détendre l’atmosphère et on top sur les nouvelles résolutions. Le proviseur dans le rdv lui a donné plein de solutions pou l’aider dans sa scolarité, donc à elle de prendre les rênes et de foncer.

Mardi 25 – La journée avait pourtant bien commencé. L’école s’est bien passée, Camille a rendu un devoir de français (elle doit encore rendre 2 devoirs, anglais et géopolitique, mais elle tiendra le rythme)

On souhaite rejoindre nos amis les vanynous sur les bords du lac Chapala, le plus grand lac naturel du pays à une heure au sud de Guadalajara. Il nous faut absolument faire le plein d’eau, et on se dit qu’on verra sur place. Sur la voie express qui traverse la ville on se fait arrêter par un policier à moto car la voie serait interdite pour les véhicules lourds. Nous avons effectivement vu un panneau, mais surtout par rapport une hauteur max de 4m et le véhicule lourd représenté sur le panneau ressemble à un camion type truck (les gros camions américains), du coup on ne s’est pas du tout senti concerné. Il nous explique que nous avons un double essieu à l’arrière, donc que l’on fait partie de cette catégorie. Puis nous dit que l’amende est de 8 000 pesos (320 €), mais que si on paye demain ça réduit à 4 000 pesos mais qu’il est obligé de garder notre camping-car jusqu’à demain comme garantie. Un peu sous le choc avec Laurent, et pas sûrs du tout de ne pas avoir commis d’infraction, on se laisse complètement berné et on ne voit pas le coté hallucinant et aberrant de la chose. Dans notre cerveau, le respect de la police c’est le respect de la loi. On se dit bien que c’est bizarre, mais et il ne nous vient pas à l’esprit de lui demander son matricule, de le suivre au poste de police pour y payer l’amende… Il faut clairement qu’on change notre disque dur car la corruption de la police ici est monnaie courante !!! Puis le gars (je vais pas dire policier car pour moi c’est juste un gars qui ne représente rien) demande à ne parler qu’à Laurent en lui disant qu’il peut l’aider si on lui paye les 4 000 pesos (soit 160 € tout de suite). Laurent vient chercher des sous dans le camping car, mais nous n’avons de toute façon pas toute cette somme sur nous. Il ne prend que 2000 pesos et ressort. Le gars lui dit de ne pas sortir son argent, qu’il y a des cameras et lui demande de re-rentrer et de mettre les billets dans son gant…Une fois fait, il nous laisse partir..Vous ne pouvez pas vos imaginer comme on s’est repassé et ruminé la scène avec Laurent et flagellés de ne pas avoir eu les bons réflexes face à ce type de voleurs sensés représenter la loi. On le savait pourtant, tout le monde nous a prévenu, tous les voyageurs et on s’est fait avoir comme des bleus !! J’en rage encore !!!!!

Les enfants vont direct à la piscine pendant que Laurent et moi nous occupons de remplir l’eau, se brancher à l’électricité, vider les eaux grises et faire unE machine à laver. Le soleil se couche, on prend 4 bonnes douches, on mange et Camille se remet à bosser. Finalement la journée était assez fatigante nerveusement… demain sera un autre jour….

Lundi 24 – Comme toujours le rituel du matin, petit déj, temps pour dessiner et école. Noé planche en français sur un des chapitres de Harry Potter, avec questions et grammaire, on ne l’entendra même pas s’énerver. Il a travaillé en autonomie complète.. on avance, ça prend du temps et beaucoup d’énergie mais ça avance ;-). Noé ayant pris la décision de travailler dans un zoo, il sait qu’il doit gérer son impatience et rester calme, alors, depuis deux jours nous découvrons un Noé calme et patient (ça change du tout au tout, surtout pour la scolarité 😉

Le rdv avec le proviseur est à 13h, alors on ne traîne pas. 3h de rdv.. On aborde de nombreux sujets, le bac de Camille bien sûr, mais également sa scolarité, la politique éducative en générale et le problème épineux de la vaccination de Noé corrélé au passage du bac de Camille. Il nous ouvre donc le champs des possibles avec sa connaissance du milieu. Tout d’abord il semble assez simple que Camille puisse passer son bac où l’on veut dans la zone Amérique nord (en gros toute la zone Amérique centrale – sauf le Costa Rica – et une bonne partie de l’Amérique du sud). Ce qui nous facilite le fait de faire vacciner Noé au Guatemala y compris après ses 12 ans. Camille souhaitant être rescolarisée pour son année de terminale, il nous donne plein de pistes possibles, là encore en Amérique centrale et Amérique du sud, y compris des possibilités de travail pour Laurent et moi puisque nous avons de bac +4. Bref, l’avenir proche est encore incertain, mais il se dessine avec plus de perspectives que nous l’espérions.

Du coup l’ambiance dans le camping car n’est plus vraiment au beau fixe pour l’heure de route qu’il nous reste pour rejoindre le lac. On arrive vers 13h et on déjeune avec nos amis. Mais nous devons impérativement faire le plein d‘eau, les cuves sont à secs. On a même plus les moyens de faire la vaisselle ou de se laver les mains. Faire un plein d’eau pour nous c’est environs 300 pesos dans les station d’eau purifiée (alors qu’en soit on a pas besoin d’eau purifiée puisqu’on a un filtre pour purifiée l’eau), et on a repéré un camping grand luxe à 350 pesos les 24h avec piscine, eau, électricité et machine à laver inclus dans le prix. Alors la décision est vite prise, vers 16h on les laisse pour rejoindre le camping à 45 min de route, toujours au bord du lac mais plus à l’ouest. On les retrouvera dans quelque jours.

Je nettoie un peu le camping car, et je fais les vitres, intérieur et extérieur parce que là, on ne voit vraiment pas grand-chose. Il va réellement falloir songer à le faire laver. Rituel : école, je prépare à manger et on va se balader le long des rives du lac Chapala. A ce moment, on reçoit un message des Vanynous qui nous disent prendre la route vers un par aquatique sur la route de Guanajuato, notre prochaine destination, ville colorée bâtie sur des collines, capitale de l’Etat du Guanajuato.

Jeudi 27 – Ca caille au réveil et effectivement, après vérification, nous sommes à 1900 m d’altitude alors qu’au bord du lac Chapala, nous étions au niveau de la mer… ça fait un gros changement quand même  !!

On fait école chaque maison roulante de son coté avec chacun de ses enfants, la récréation est agrémentée d’une table de ping pong et d’un baby, c’est la luxe ce matin !!!

On retourne pas trop tard aux véhicules pour trouver un spot un peu plus plat pour la nuit. En fait on ne fera que 400 m de plus pour monter en haut de la colline ou se trouve le parc du bicentenaire. Nous prenons conscience que nous n’avons rien vu de cette ville, alors on décide de rester un jour de plus pour continuer de déambuler dans les rues multicolores de Guanajuato ! Ce soir un s’essaie à la bière « Modelo », celle que boivent quasi tous les mexicains qu’on a croisés.. bah elle est pas si mal 😉

Mercredi 26 – Heureusement que les jours se suivent et ne se ressemblent pas 😉 Ce matin on se réveille au son des oiseaux. Dans ce parc il y en a de toutes les couleurs et de toutes les tailles. La photographie de ce petit oiseau tout rouge un peu ébouriffé  n’est pas prise au lac Chapala, mais au lago Moreno à une centaine de km au nord…mais c’est la même espèce qu’on a vu… promis !

On se laisse convaincre et c’est parti pour 4h (4h par autoroute, on gagne du temps, sinon c’est plutôt 5h30). Les autoroutes ne sont pas données, cela nous coûtera 30€ avec les 4 péages que nous avons passés. Quelques frayeurs aussi puisque le voyant de l’injection s’est allumé deux fois durant le trajet… on est pas parano, mais à cause du mauvais vécu, on flippe un peu !!! On arrive donc en fin de journée, vers 17h. Malheureusement, le parc aquatique est en grande partie fermé. Sur les 5 ou7 bassins, un seul est ouvert. 350 pesos par véhicule semble bien cher pour dormir ici, alors les Vanynous négocient avant que nous arrivions à 200 (soit 8,5 €, voilà qui semble plus raisonnable). Lorsqu’on arrive on file à la piscine, elle est chauffée.. parfait !!!

On découvre plus loin une salle de jeux avec ping pong et babyfoot… et c’est parti pour une heure de franche rigolade. Puis comme un rituel quand on se rencontre, apéro, jeux, grignotage je rassure, il y a des légumes dans le grignotage 😉 et dodo. On ne se couche pas tard, on a du prendre de l’altitude et il fait assez frisquet quand le soleil se couche. Seul changement, depuis mazatlan, nous avons acheté les bières locales, les Pacifico (faites à Mazatlan, avec du houblon américain ou européen et appartenant au groupe Heineken !! ca nous a bien f fait rire quand on a appris ça..!).

En fin de matinée on part pour Guanajuato. Une ville, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, avec une histoire qui a marqué tout le Mexique…. Vous la sentez arriver la minute nécessaire de Monsieur Cyclopède ????? Une heure et demie plus tard, on s’est garé avec les Vanynous dans cette ville à l’urbanisation hallucinante. On a choisi de se garer à proximité du palais du gouverneur, c’est gratuit et sécurisé 😉 On a tous très faim, il est 13h30 passé. On prend le bus (seulement 7 pesos par personne) pour aller dans l’hyper centre et dégoter un petit resto. On a tous commandé des enchiladas au poulet à la salsa verde, (sauf les mômes bien sûr!), une des seules sauces peu piquantes, faites à base de persil, poivrons (et non de piments) et de tomatillo (ces petites tomates vertes). C’est super bon, mais les palais fragiles trouvent que c’est quand même un peu épicé 😉

 

L’après midi on déambule dans le centre ville. Ses opulents édifices coloniaux, ses remarquable places plantées d’arbres et ses maisons colorées sont enserrés entre les pentes escarpées d’un ravin. Les « principales routes » qui desservent la ville serpentent à flancs de colline en plongeant par endroit dans des tunnels qui suivent le lit d’anciennes rivières (ça c’est hallucinant.. le bus qui traverse le centre ville ne fait que passer de tunnels en tunnels). On croise pas mal de monde dans les rues pour un jeudi, beaucoup de jeunes et peu de touristes.

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Guanajuato fut fondée en 1559 pour exploiter les riches gisements en or et en argent de la région. L’un des plus fabuleux gisements d’argent fut découverte en 1558 à la mine Valenciana, qui pendant 250 ans fournit 20 % de la production mondiale. En 1765, le roi Charles III d’Espagne provoqua la colère des magnats coloniaux en décidant de réduire la part des richesses qu’ils tiraient de cette manne. Le décret royale de 1767 bannissant les Jésuites des colonies espagnoles accrut le mécontentement des barons de l’argent et provoqua celui des mineurs, fidèles au jésuites. Cette colère trouva son expression dans la guerre d’indépendance. En 1810, le chef rebelle Miguel Hidalgo lança le mouvement indépendantiste avec son Grito de Independencia (Cri pour l’indépendance) dans la ville toute proche de Dolores.Les habitants de Guanajuato rallièrent les indépendantistes et vainquirent la ville, les Espagnols et les loyalistes. La prise de la ville fut la première victoire des troupes rebelles. Lorsque les espagnols parvinrent reconquérir Guanajuato, ils se vengèrent en instaurant une ignoble loterie de la mort : les citoyens dont les noms se trouvaient tirés au sort furent torturés et pendus. L’indépendance fut finalement acquise, permettant aux magnats de l’argent de continuer à s’enrichir et édifièrent églises et théâtres, qui font de Guanajuato l’une des plus belle ville du Mexique. Intéressant, non ???

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Le quartier central de Guanajuato, assez compact, traversé de grandes artères seulement, comporte un lacis de callejones (ruelles). On s’égare avec plaisir dans le labyrinthe des callejones qui serpentent à parti du centre. Sur les grandes artères, la circulation est en sens unique d’est en ouest. Tous les véhicules doivent emprunter le principal tunnel (la Subterranea Padre Miguel Hidalgo), une voie en sens unique qui longe le cours asséché du Rio Guanajuato (dont le cours fut dévié après l’inondation de 1905). Au moins 8 autres tunnels furent percés pour faciliter la circulation croissante. Aucune carte n’indique l’entrée et la sortie des tunnels !!! Intéressant, non ???

Vendredi 28 – A 10h30 nous sommes près à partir à l’assaut de la ville. Le consul de France au Guatemala nous a enfin répondu et nous a donné son numéro de téléphone afin qu’on puisse se joindre et trouver la meilleure solution pour la vaccination de Noé et l’épreuve de Bac français de Camille. Nous tentons de le joindre ce matin sans succès mais nous y arriverons dans l’après midi. Il va nous mettre en contact avec la proviseur du lycée français de Guatemala city et nous tient informé la semaine prochaine pour les doses vaccinales …

Donc, nous prenons le bus pour aller au centre ville. On descend en plein centre devant la Basilica de nuestra senora de Guanajuato. Elle est splendide dans son jaune profond et ses toits rouges. Dans un premier temps, nous cherchons un imprimeur pour faire faire des stickers de drapeaux français pour le camping car. On avait bricolé deux drapeaux au feutre en Basse Californie, mais l’humidité ont eu raison de leurs couleurs qui ont largement dégoulinées. On trouve assez rapidement, on les aura ce soir, impeccable ! Puis direction le musée de la momie.

D’abord il se mérite, il est perché sur une des collines de la ville, derrière le panteon (cimetière). On ne le fera pas avec Noé pour éviter une semaine de cauchemars mais Laurent, Camille et les Vanynous, avec qui nous passerons cette journée de visite le parcourront une bonne demie heure. Le musée illustre l’acceptation, la célébration et l’obsession de la mort chez les mexicains. On y voit des corps exhumés qui sont, de fait, des momies assez récentes. Elles ont été conservées par l’atmosphère sèche de la précédente demeure. Lorsqu’en 1865, pour faire de la place dans le cimetière, les autorités décidèrent de déterrer les dépouilles les plus anciennes, ils s’aperçurent que les tombes contenaient des corps momifiés. Il y a près de 60 momies exposées au musée.

En sortant on prend plaisir à se perdre dans les ruelles (callejon) de la ville. Elles sont très étroites, la plus étroite est el callejon del beso (la ruelle du baiser), tellement étroite que les balcons se touchent. Toute la journée ne sera que déambulation, on s’arrêtera pour grignoter un peu quand même, on tombera sur LE restaurant français de Guanajuato et son chef, André avec lequel on discutera un petit quart d’heure pour prendre la température de la nourriture française au Mexique, je retiendrais cette phrase ; « la nourriture française est connue et renommée partout sauf au Mexique », voilà 5 ans qu’il a ouvert son restaurant, et il commence seulement à décoller.

Au milieu de l’après midi, nous découvrons le magnifique theatro de Juarez (construit entre 1873 et 1903) et le jardin de la place de l’union avant de monter par le funiculaire voir la statue géante de Pipila. Ce monument rend hommage au héros qui mit feu à la porte d’Alhondiga en 1810 et qui permit ainsi aux troupes indépendantistes d’Hidalgo de remporter leur 1ere victoire. On voit sur la statue Pipila brandissant sa torche au dessus de la ville. De ce monument, on a un point de vue de dingue sur le centre historique de la ville. On redescendra à pieds. On récupère no autocollants du drapeau français et, à la tombée de la nuit, on trouvera un petit restaurant sur une belle place (nombreuses dans cette ville) avec un spectacle de feu. On rentrera se coucher… en bus. J’ai mis quelques photos pour vous donner l’ambiance du bus, il faut l’imaginer avec de la musique mexicaine à fond. On a pas fait long feu, le vent s’est levé, on a froid, on est crevé…buenas noches 🙂

La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Le prêtre Miguel Hidalgo y castilla, personnage emblématique du Mexique. Véritable rebelle idéaliste, il lança le mouvement indépendantiste le 16 septembre 1810. Né en 1753, né dans une hacienda de Guanajuato, fils d’un criollo (personne née au Mexique d’ascendance espagnole), il fut ordonné prêtre en 1778. IL alla enseigné à Morélia dont il devint le recteur. C’était un ecclésiastique peu orthodoxe, il n’hésitait pas à remettre en question la tradition catholique, à lire des ouvrages censurés, à jouer, à danser et à entretenir des relations avec une maîtresse. En 1800, il fut conduit devant l’inquisition. Rien ne fut prouvé et plus tard, en 1804, il fut transféré comme simple prêtre dans la petite ville de Dolores, toute proche de Guanajuato. L’intérêt d’Hidalgo pour la situation économique et culturelle de son peuple est grandissante. Il lance plusieurs industries nouvelles (culture du ver à soir, plantation d’oliveraie et de vignobles) au mépris des autorités coloniales. Lorsque Hidalgo rencontra son compatriote criollo Ignacio Allende de San Miguel (une ville non loin de là), tous deux partageaient un mécontentement commun face à l’emprise espagnole sur le Mexique. La présence d’Hidago au milieu des Meztisos et des indiens de sa paroisse permis d’élargir la base soutenant la rébellion qui suivit. Peu après avoir lancé son « Grito de independancia » (cri pour lindépendance), Miguel Hidalgo fut excommunié pour « Hérésie, apostasie et sédition ». Il défendit son appel à l’indépendance et ajouta que les espagnols n’étaient pas de véritables catholiques au sens religieux du terme mais seulement des fins politique, en particulier lorsqu’il s’agissait de violer, piller et exploiter le pays. Quelques jours plus tard, le 19 octobre, Hidalgo fit rédiger le 1er décret appelant à l’abolition de l’esclavage au Mexique. Hidlago mena ses troupes toujours croissantes dans plusieurs villes des Etats actuels de Jalisco, Guanajuato. Mais les effectifs diminuaient au fur et à mesure de leur avancée vers le nord et il fut finalement fusillé par un peloton d’execution à Chihuahua le 30 juillet 1811. Sa tête fut ramenée à Guanajuato et suspendue dans une cage pendant 10 ans, aux cotés de celles d’autres compagnons de l’indépendance. Au lieu d’effrayer le peuple, cette macabre exposition permis de garder vivant dans les esprits le souvenir, l’objectif des héroïques martyrs. Le Mexique signa un traité d’indépendance en 1821. Intéressant, non ???

Samedi 29 – Ce matin on quitte les Vanynous et Guanajuato pour rejoindre le sanctuaire des papillons monarques, à 5h de route au sud dans l’État du Michoacan. La route n’est pas si mauvaise, mais nous mettrons 45 min pour faire les 15 derniers km en serrant fort les fesses car la cote est rude, très rude, il y a des dos d’âne tous les 100m, on ne peut pas se croiser et le Dude a du mal à reprendre son souffle. On est à 3000 m d’altitude. Arrivés presque à destination, des villageois tiennent un corde pour nous empêcher de passer. Ils nous demandent 50 pesos pour passer dans le village et y stationner…on s’exécute et en échange ils nous donnent un reçu.. ça semble correct mais c’est un peu particulier pour nous. Puis cette petite halte me fait me souvenir qu’on nous avait parlé d’une route plus appropriée pur les camping cars… Sur le coup ça nous était complètement sorti de la tête. Bon, on prendra ce chemin pour la descente, c’est déjà ça 😉 Ce fut rude, mais on y est arrivé. Dans cette montagne on se croirait dan les Alpes. On est entouré de sapin, de brebis, de chevaux. Il fait frais. On se pose sur un grand parking, un peu comme dans les stations de ski…Il est 16h passé, on a fait la route d’une traite et on a faim. Préparation d’un bon repas, on se dit même qu’on a mérité un verre de vin. On reçoit les notes des derniers devoirs de Camille.. la note de français n’est vraiment pas brillante, il va falloir qu’on l’accompagne mieux encore. Encore une fois, on ne s’est pas rendu compte à quel point il doit être difficile de travailler en itinérance. Bon, demain, il fera jour….

 

Dimanche 30 – En milieu de matinée, on grimpe dans la forêt. Les premiers 100 m il y a des échoppes qui vendent souvenirs et tortillas, quesadillas, mures et fraises, miel et autres … Puis on entre pleinement dans la forêt. Il faudra marcher près de 40 min et 500m de dénivelé (oui ça grimpe fort!) pour voir les premiers papillons monarque. Avec l’altitude, on a le souffle court et nos corps souffrent un peu. Mais la merveille est au rendez-vous. Ils sont là par milliers, millions. C’est impressionnant. Dès que le vent se met à souffler, ils se décollent des arbres et volent dans le ciel….Je n’en ai jamais vu autant…on est sous le charme. Les visiteurs sont assez nombreux aussi, on est dimanche et il y a beaucoup de mexicains qui viennent gravir ce sanctuaire. On redescendra en début d’après midi, on se régalera de la nourriture de rue vendue sur le chemin et on achètera un très bon miel fait sur place. Autour du sanctuaires, ce ne sont que des villages de montagnes des vaches, des brebis… Comme notre prochaine destination est à 5h de route, on décide d’en faire une partie cette après midi histoire de couper la route. On descendra par la route appropriée au véhicules plus lourds… on ne comptera pas mois de 70 dos d’âne sur 25 km !!!!!Un truc de dingue. On est sur des routes de montagnes, donc en montée ou en descente, peu importe, un dos d’âne tous les 300 m !!!! On roulera 2H30 et on s’arrêtera dans une station service ouverte toute la nuit pour dormir. Jesus Gonzales, le gardien nous dit que nous pouvons dormir en toute sécurité ici. L’endroit s’est avéré assez calme et on a bien dormi, il faut dire qu’on était bien crevés ! Demain matin, nous reprendrons la route pour la ville de Tula de Allende, à la rencontre de notre premier site archéologique, un temple Toltèque.

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Le sanctuaire des papillons monarques. Tous les ans, de fin octobre à début novembre, des millions de papillons se pressent pour hiverner sur les hauts plateaux boisées à l’est de l’Etat du Michoacan, à la lisière de l’Etat de Mexico, après avoir parcouru près de 4500 km depuis la région des grands lacs, aux Etats Unis et au Canada. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de leur destination, ils se rassemblent en nuée se posant par grappe orange et or sur les sapins (oyenal). Quand les 1ers rayons du soleil réchauffent la forêt, ils quittent les arbres pour se poser sur le sol humide où ils passent les heures chaudes de la journée. Ainsi, vers 12h, le sol est couvert d’un océan de couleurs vives. Ils atteignent leur maturité sexuelle au mois de mars, quand les températures sont plus clémentes à cette altitude de 3000 m. Commence alors la saison de reproduction.

A l’Équinoxe du printemps (21 mars), les femelles fécondées partent pour le sud est des Etats Unis. Après avoir pondu leurs œufs dans les massifs d’asclepiades (je vous laisse chercher des photos sur internet, mais ce sont des massifs de fleurs très beaux), elles meurent. Les larves, devenues chenilles, se nourrissent du suc de cette plante, puis la chrysalide devient papillon à la fin du mois de mai. Les jeunes papillons monarques partent alors pour les grands lacs et, à la mi aout, la nouvelle génération est prête pour le long voyage vers le sud. Les scientifiques n’ont pas encore résolu le mystère de cette migration. Si le papillon monarque n’est pas en voie de disparition, les comportements migratoires de l’espèce sont menacés par les pesticides et la destruction de son habitat. Intéressant, non ???

2 Commentaires

  1. Sigonneau Annette

    merci Isabelle, les photos sont merveilleuses, c’est passionnant, et tes envois sont comme un feuilleton
    que l’on attend avec impatience!
    bon courage aux écoliers
    bisous , plein

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  2. mireille bellet

    Quel pays que le Mexique. Couleurs vives, décorations des rues et des halles, peintures murales très présentes dans les villes, végétation abondante et ces papillons si petits et fragiles qui font tant de kilomètres. Vous vivez-là une merveilleuse aventure. Merci Isabelle pour ce long récit, et merci de prendre ce temps de partage. Bisous

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