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YELLOWSTONE

par | Oct 27, 2021 | Articles, Etats-Unis | 12 commentaires

Yellowstone du 15 au 18 octobre 2021

Objectif: Réaliser son rêve….

Nombre de kilomètres parcourus : 529 km

Nombre de jours : 4

Vendredi 15 – Vers 16h, nous nous dirigeons vers le visitor center pour acheter notre habituel autocollant (Ah oui, je ne vous avais pas dit, depuis les Badlands, nous enrichissons la déco extérieure du camping car :-)) et s’enquérir des températures de la nuit qui arrive car la météo donnait du -10 ce qui n’est pas sans nous inquiéter un peu. Mais la chance nous sourit… il ne fera que -5 dans cette caldeira. Pour les ignorants : la caldeira est un volcan plat, le plus dangereux de tous les types de volcans… quand Yellowstone se réveillera – ce qui arrivera un jour selon les scientifiques car la chambre se remplie toujours de magma – ça va faire faire mal !! Mais nous n’en sommes pas là, et ragaillardis par les températures plus clémentes, on se dirige vers Mammoth hot Springs, des sources d’eau chaudes qui ont créé des formations géologiques particulières en terrasses.

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : À Yellowstone chaque année, la pluie et la neige fondue s’infiltrent dans la terre. Froide au départ, l’eau est rapidement réchauffée par la chaleur rayonnante d’une chambre magmatique partiellement fondue profondément enfouie, vestige d’une explosion volcanique cataclysmique survenue il y a 600 000 ans. Après avoir parcouru ce système de « plomberie » sous-marine, l’eau désormais chaude monte à travers un système de petites fissures. Ici, il interagit également avec des gaz chauds chargés de dioxyde de carbone s’élevant de la chambre magmatique. Comme une partie du dioxyde de carbone est dissoute dans l’eau chaude, une faible solution d’acide carbonique se forme.la solution chaude et acide dissout de grandes quantités de calcaire en montant à travers les couches rocheuses jusqu’aux sources chaudes à la surface. Au-dessus du sol et exposé à l’air, une partie du dioxyde de carbone s’échappe de la solution. Sans cela, le calcaire dissous ne peut pas rester dans la solution, il se reforme donc en un minéral solide. Ce minéral blanc et crayeux se dépose comme le travertin qui forme les terrasses….Interessant, non ?

On se balade entre les différentes sources pendant 2h, s’émerveillant à chaque détour et essayant de ne pas glisser sur les chemins tracés mais enneigés/verglacés. A coté du parking, paissent tranquillement daims et cerfs qui se laissent photographier à loisir. Il est temps de trouver noter camping qui est encore à 1h de route… mais compliqué de ne pas s’arrêter sur la route devant les décors spectaculaires que nous offrent le parc, des ruisseaux ou des roches qui fument par ici, des bisons par là, des marais aux couleurs fascinantes… bref, je crois qu’on va rester un peu plus longtemps que prévu dans le coin, ce parc est incroyable et on n’a fait qu’une seule route !!!

Le camping est spartiate, pas d’électricité ni de douches, mais comme à chaque fois, la possibilité de faire un feu auprès duquel on se réchauffe avec un Spriitz pour fêter notre arrivée dans ce lieu magique dont nous rêvions depuis longtemps. Nous rencontrons un couple de français (« les voyageurs occitans ») qui viennent de la région de Toulouse. On discutera voyage jusque presque tard dans une atmosphère avoisinant les températures négatives.

Samedi 16 – Réveil un peu matinal (6h) pour changer la bouteille de gaz, il commençait à faire bigrement froid dans le camping car… On se rendort un peu ce qui nous fera partir plutôt en milieu de matinée. Le programme du jour Lamar Valley, une immense vallée ou coule la rivière Lamar et où l’on peut voir de nombreux animaux. On fera quand même 70 km pour s’y rendre mais on a pas été déçu. Le long de la route et parfois sur la route, de nombreux bisons. Après une marche le long de la rivière où l’on apercevra aux jumelles un pygargue tête blanche, l’emblème des Etats-Unis, nous reprenons la route, l’œil affûté. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour voir : un loup (ou un coyote.. j’avoue on ne sais pas trop), un vieux wapiti avec des bois impressionnants et le clou du spectacle, une oursonne et ses deux oursons (vous n’aurez pas de photo… ils étaient soit trop rapides soit trop éloignés… mais j’vous jure qu’on les a vu :-).

Avant de retourner au camping, on prend le temps de s’arrêter voir quelques eaux bouillonnantes et Gibbon falls (de jolis petites chutes, mais pas de Gibons. On rentrera crevés. Les français rencontrés la veille ont préparé le feu…petite soirée tranquille et sympathiques avec nos amis voyageurs.

Dimanche 17 – On se réveille plus tôt et on part direction Norris geyser. Le coin le plus acide et en activité du volcan. Des fumerolles et des eaux bouillonnantes partout, le paysage est totalement magique, ça ressemble à une terre hostile qui marque pourtant le début de toute forme de vie sur terre… c’est très impressionnant, les couleurs vont du blanc au bleu en passant par le vert turquoise et le jaune…on prend conscience que l’on est peu de chose face à l’activité de la croute terrestre…. et ça pu un peu le soufre quand même 😉

Vers 10h30, on repasse par le camping, on peut enfin remplir nos cuves d’eau (quasi à sec) car les tuyaux d’eau ont enfin dégelé. Puis on sort du parc pour trouver un peu de réseau car dans le parc, on ne capte pas et le wifi n’existe pas non plus… bref, c’est une immersion dans la nature 😉
Après un bonne séance internet, on retourne dans l’après-midi se replonger dans les geysers de bains de soufre de Norris. On fait une petite balade avec Carole, Anthony et Simon (aka les voyageurs occitans) que nous retrouvons par hasard. Le parc est grand mais finalement on est pas si nombreux à le parcourir en cette saison. Que c’est agréable de marcher presque seul dans le silence sur ces passerelles à écouter la terre souffler, gronder, glouglouter.. C’est aussi un cours de Science et Vie de la Terre exceptionnel pour nous et les enfants.

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Forgé dans le chaos, le parc repose sur un des plus grands volcans actifs au monde, Le magma bouillonne encore à moins de 10 kilomètres de la surface et le visiteur s’y promène dans une caldeira large de 70 kilomètres, cratère effondré d’une violente éruption massive, vieille de 640 000 ans. Intéressant, non ??

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : La particularité géologique de Yellowstone est la minceur de la croûte terrestre qui se trouve sous la surface du sol. En effet, alors que celle-ci est en moyenne de trente kilomètres, ici le magma se trouve à une profondeur comprise entre huit et dix kilomètres. On a déterminé que cette caldeira que l’on croyait totalement éteinte avait été le théâtre de plusieurs éruptions suivant une périodicité tournant autour de 700 000 ans. Deux éruptions explosives se sont produites il y a 1,3 million et 2,1 million d’années. Si on considère que les trois dernières activités brutales de ce « super volcan » constituent un phénomène récurrent espacé par des temps relativement équivalents, on peut supposer qu’une reprise d’activité est à prévoir à long terme. Intéressant, non ??
Il n’est pas encore trop tard pour reprendre la route direction le canyon de Yellowstone, avec ses pierres jaunes qui ont donné leur nom au parc… On fait quand même près de 30 miles soit 45 km. On découvre la faille, immense, profonde, impressionnante.
On se baladera un peu mais le soleil se couche et on a encore quelques kilomètres de paysages à savourer avant de rejoindre notre lieu de camping pour le nuit. On longera le lac Yellowstone, le plus grand lac nord américain d’altitude puis nous dormirons encore plus au sud mais encore plus haut à près de 2900m au camping de Lewis Lake. Là, la neige n’a pas vraiment fondu, on se gare donc tout doucement avec le camping car (on est pas vraiment équipé de pneus neige). Il fera froid, mais on dormira bien !
La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Au début du XIXe siècle, on attribue la découverte de la région à John Colter, un membre de l’expédition Lewis et Clark. Au retour, il raconta avoir traversé une région de «feu et de soufre», une histoire rapportée par d’autres trappeurs. Leurs récits paraissaient si incroyables que personne ne leur accorda beaucoup de crédit. En fait, il fallut attendre 60 ans et quelques expéditions avant que la région ne soit véritablement explorée. En 1871, un petit groupe de notables aventuriers propose d’en faire un parc public et le président Ulysses Grant en signe le décret de création l’année suivante. À ce titre, le parc serait la plus ancienne réserve naturelle du monde. Intéressant, non ??
Lundi 18 – Au réveil, le soleil est là, le moteur du camping car démarre impec .. alors après de bonnes tartines on repart. Pas d’école ce matin, nous sommes dans une salle de cours à ciel ouvert.. direction West Thumb sur le lac Yellowstone pour continuer notre approche et compréhension du cratère du volcan Yellowstone. Au matin, tout est encore gelé, les couleurs des piscines naturelles (mais acides) sont époustouflantes ainsi que celles des montagnes et de la foret qui se reflètent sur le lac…

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : L’activité de la caldeira se manifeste par différents phénomènes. Des phénomènes de géothermie (geysers, sources d’eau chaude, boues chaudes, fumerolles), des séismes plus nombreux que la normale (même s’ils sont généralement suffisamment faibles pour n’être ressentis que par les sismographes), un flux de chaleur plus important que la normale et des déformations du sol. Ces dernières déformations se manifestent de manière spectaculaire. Des lacs situés dans le parc de Yellowstone se sont modifiés dans le sens où l’inclinaison du sol change et modifie les rivages (du côté où le sol se gonfle, les rivages actuels sont exondés et à l’opposé ils sont recouverts). D’une manière plus générale, des observations ont montré de surcroît que la hauteur du centre de la caldeira s’était élevée d’environ 100 centimètres sur une période de 60 ans (entre 1923 et 1985). D’après les spécialistes, cet ensemble de phénomènes est lié à la présence d’une chambre magmatique active au-dessous de la caldeira. Après investigation, il a été déduit que le corps magmatique située à dix kilomètres seulement sous la surface était le plus grand connu à ce jour. Ce corps magmatique contient à la fois du magma, mais aussi des gaz constituant un ensemble de matière sous pression tendant à soulever la surface du sol se trouvant au-dessus. Le magma est généralement à une température d’environ 1 500 °C, et les roches en dessous de la caldeira sont à 350 °C à environ cinq kilomètres sous la surface, ce qui fait que les roches acquièrent une certaine plasticité. Ce qui est considéré comme probable par les spécialistes de l’étude de cette caldeira, c’est que le plafond du corps magmatique ne supportera pas indéfiniment un surcroît de pression d’un magma séparé de la surface par une croûte aussi fine et rendue «souple» par la chaleur qu’elle a acquise. Classiquement en géologie et en volcanologie, on peut prévoir la survenue d’un événement brutal à long terme.

Un fois cette balade terminée, on se dirige vers la route des geysers, il y a des sites qui jalonnent la route tous les 5/10 km. On a le temps d’en faire 3, Upper geyser basin pour finir la matinée avec un geyser à plus de 30 m de haut (le Old faithful qui éructe toutes les 1h30), biscuit Basin et Midway geyser basin et nous les faisons à fond.
Le Upper Geyser basin est une grande plaine jalonnées de trous qui glougloutent, éructent, sifflent et nous parlent…. On prend le temps de se faire une petite balade de quelques kilomètres et on aura la chance de voir le « Vieux fidèle » jaillir des antres de la terre une deuxième fois.

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède : Du Upper Geyser Basin, le plus connu, au bassin de West Thumb, en passant par les volcans de boue ou les chaudrons de soufre, on recense quelques 10 000 phénomènes hydrothermiques dans le parc. Fumerolles, sources chaudes, rivières en ébullition et plus de 200 geysers actifs. Nulle part ailleurs ne rencontre-t-on une telle concentration dans le monde. Les différences de couleurs observées dans les bassins sont l’œuvre des cyanobactéries vivant à différentes températures, des bleu clair, les plus résistantes vivant à plus de 90 °C, aux orangées qui profitent d’une eau à 40 °C. Intéressant, non ??

On prend le temps de manger tranquillement avant de se diriger vers notre 2ème destination, le biscuit basin, petit circuit autour d’une terre aride et encore jalonnée de trous béants et tous aussi beaux et bruyants les uns que les autres.
Puis nous nous dirigeons en fin de journée vers le clou du spectacle, ce grand bassin chromatique, le Grand Prismatic Spring… en vérité, on en aura vu plein mais celui là dénote par sa grandeur. D’ailleurs on n’en fera pas le tour à sa hauteur, la fumée et le vent nous empêche clairement de voir ses couleurs, alors on grimpera quelques kilomètres dans les bois qui le surplombent, sur des sentiers encore enneigés pour mieux l’admirer.

Encore des kilomètres pour sortir de Yellowstone. On en sortira lentement, ralentis d’abord par un troupeau de bisons qui a décidé de marcher sur la route, puis par un troupeau de wapitis qui viennent paître sur le bord de la rout. Ce soir, on dormira au bord de la route (pas terrible comme spot), mais pour se consoler on fera découvrir Star wars n° 6 à Noé tout en déchargeant les centaines de photos et vidéos. Quant à Camille, elle réussira à rendre un devoir d’histoire géo. Pour le moment, elle rattrape petit à petit son retard.

12 Commentaires

  1. Abel Colette

    Bonjour,
    Grâce à Catherine de l’atelier informatique, j’ai pu voir ces beaux clichés assortis de commentaires  » éclairants »; merci de nous permettre de nous approcher de cette nature si vivante. Bravo pour ce voyage instructif. Colette

    Réponse
  2. Lien Dung Barthelmebs

    Bonjour aux quatre explorateurs,
    Je suis admirative!
    Merci de nous faire partager votre voyage et votre passion car Bernard et moi sommes de plus en plus sédentaires en vieillissant. Quelles belles images de volcans et autres, on s’y croirait. Les enfants dessinent-ils, car c’est une autre manière de sublimer ces paysages insolites…
    A bientôt, on vous souhaite le meilleur et on vous embrasse fort.
    Lien-Dung, Bernard et Marine

    Réponse
    • Loran

      Bonjour à tous les 3, on est heureux de vous faire voyager 😉. Et pour répondre à ta question oui les enfants dessinent mais pas vraiment les paysages 😅. On vous fait des bises et portez vos bien. Isabelle

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      • Jean-Yves Bénard

        Coucou les Sigonomades,

        Je viens seulement de prendre conscience que vous n’avez pas ma nouvelle adresse mail. Cela remonte à 2 à 3 mois environ. Je viens de tomber sur votre site et de survoler Yellowstone. Je vais essayer de consulter tous les arriérés. C’est un vrai plaisir de vous lire. Merci de continuer de m’envoyer les textes au fur et à mesure.
        J’espère que vous allez bien. Affectueuses pensées.

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  3. Régine

    Tous les adjectifs ont déjà été utilisés ! Bon, je me suis régalée et merci Isa de M. Cyclopède très instructif. Je suis restée bouche bée devant un certain nombre de photos. C’est beau de réaliser un rêve et merci de nous en faire profiter. Je crois que je le visionnerai à nouveau demain, c’est trop beau !
    Bisous
    p-s : bravo aux « scolaires » d’arriver à travailler un peu dans ce contexte

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  4. WALCZAK

    Merci beaucoup…on voyage avec vous..

    Réponse
  5. Mireille BELLET

    Bien, je n’ai plus rien à ajouter après avoir lu les impressions de Catherine et Gérard je les partage totalement. Continuez à nous emmener en voyage avec vous c’est si bon.

    NB. Laurent j’espère que tu nous feras la vidéo très bientôt

    Réponse
  6. Grenier Catherine

    Plus qu’intéressant la minute de Monsieur Cyclopède, enrichie des photos magnifiques de Laurent … EPOUSTOUFLANT !
    Bravo Camille et Noé de tenir ainsi en tant de cours intensifs ! sauf que là … avec vos 5 sens en action, c’est totale immersion extraordinaire.
    Quelle beauté cette croûte terrestre, grondante et fumante … gardez bien en vous tous ces sons soufrés d’étrange musique du « chant de la terre »…
    J’y penserai plus souvent dans mes désherbages au potager … idéal pour mettre du piment au (parfois) fastidieux jardinage de routine …

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  7. G Bousquet

    Isa
    Encore une fois tu nous epates
    Avec un formidable récit qui nous fait vivre le moment comme si on y était. Maintenant on sait à peu près tout sur le phénomène des geysers et autre croûte terrestre
    Là, vous avez vécu un moment vraiment exceptionnel
    Malgré les conditions climatiques et j’ajouterais spartiates
    Les photos sont vraiment splendides et de très bonnes qualités
    Comme tu dis, vous en prenez plein les mirettes
    On vous embrasse tous
    En attendant vos futurs aventures

    Réponse
    • Loran

      Merci Gerard. Grosses bises à tous les 3

      Réponse
    • Amandine

      Bonjour à tous les 4!
      Oh la la de plus en plus incroyable !!!!
      Très heureuse de trouver mr cyclopéde ! Je l’aime trop!
      Très belles photos il nous manque que l’odeur et le bruit mais avec tes descriptions on arrive à sentir et entendre .
      Quel plaisir de partager votre voyage
      A très vite pour la suite 😘😘😘😘😘😘😘

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